La Femme à l'Ombrelle
Datte: 01/03/2019,
Catégories:
f,
fh,
ff,
fbi,
hplusag,
fplusag,
inconnu,
uniforme,
piscine,
amour,
Masturbation
facial,
Oral
pénétratio,
fdanus,
fsodo,
historique,
aventure,
Auteur: Margeride, Source: Revebebe
... interloquée, mais, à ce qu’il lui sembla, plutôt amusée. « Un peu vieux, un peu sûr de lui », pensa-t-elle, « mais plutôt drôle et pas mal, oui pas trop mal ».
— Étonnant, cet endroit ! reprit-elle en montrant les tableaux et les fanions sur les murs.
— Disons que c’est une sorte de club.
— Un club… drôle de club, j’imagine que vous êtes membre ?
— On peut dire ça.
— Et comment entre-t-on ?
— Il y a différentes méthodes, bourlinguer quelques années autour du monde sans trop se faire trouer la carcasse, ou avoir un très joli grain de beauté juste sous l’œil gauche, répondit Rignac.
— Décidément c’est mon jour de chance…
Ses yeux verts pétillaient de malice.
Rignac la regarda, les cheveux noirs noués légèrement sur le côté, le nez fin, assez long et surtout d’immenses yeux verts en amande. Lorsqu’elle était entrée elle lui avait paru plutôt grande, un bon mètre 75. Son âge ? À peine la trentaine ? Non, moins : 25 ans, pas plus.
— Et vous abordez souvent les femmes dans les bars ?
— Jamais… Mais vous c’est spécial…
— Oh non, pitié, vous aviez bien commencé, enfin pas trop mal… Vous n’allez pas me faire le coup de la déclaration.
— Si, naturellement… (Il lui lança un regard en coin) Non, en fait ce n’est pas ça. Lorsque vous êtes entrée, vous m’avez rappelé quelqu’un.
— Oh là là, vous vous enfoncez, maintenant vous allez me dire que nous nous sommes déjà rencontrés !
— Non, nous ne nous sommes jamais rencontrés. En fait vous me rappelez une femme qui a ...
... un peu plus d’un siècle.
— Merci !
— Vous aimez Monet ?
— Beaucoup.
— Avec votre imperméable et votre parapluie sur l’épaule, vous m’avez fait penser à ce tableau, « la Femme à l’ombrelle ».
— Celle tournée vers la gauche ou celle qui regarde à droite ?
— Quelle érudition ! Celle qui regarde vers la droite. Elle a un côté pimpant, elle semble savoir où elle va et, en même temps, elle dégage un je ne sais quoi de nonchalant… Un peu comme vous.
— Flatteur !
— Mais elle a un énorme avantage, on peut l’accrocher à un mur et elle reste là… silencieuse !
— Macho, ignoble macho ! lui lança-t-elle hilare.
Ils parlèrent longtemps, de tout, de rien, parfois graves, parfois légers, sans voir le temps passer. Il leur semblait qu’ils se connaissaient depuis toujours. Lorsqu’ils sortirent duGrand Bara, il faisait nuit, la pluie avait cessé de tomber.
— On se revoit ? demanda Rignac.
— Qui sait…
— Alors on s’en remet au hasard ?
— Hum, le hasard, mieux vaut peut-être le provoquer… Disons ici, demain.
— Vers la même heure…
— Si les vents sont favorables… matelot…
— Commandant, je vous prie !
Elle partit d’un grand éclat de rire et le gratifia d’un salut militaire fort peu réglementaire. Rignac lui effleura l’épaule de la main en guise d’au revoir. Elle lui sourit et s’éloigna le long des vitrines illuminées, mince silhouette claire dans la nuit luisante de pluie. C’est seulement à ce moment qu’il réalisa qu’il ne lui avait même pas demandé son prénom.
Charlotte ...