54.2 Les envies de Jérém (deuxième du nom).
Datte: 28/02/2019,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... n’essaie rien, il ne se passera rien ».
Vous avez complètement raison.
Profitions de cette petite pause et prenons un peu de hauteur et de perspective.
Nous sommes le lundi 30 juillet 2001.
Dans 10 jours, je serai le garçon le plus triste de l'univers tout entier. Car j’aurai perdu le mec que j'aime, et de la pire des façons.
Dans 15 jours, je serai loin, très loin, sentimentalement et géographiquement de mon Jérém. En train de tenter de l’oublier ; et cette fois-ci, pour de bon ; en train de tenter d’entamer ce deuil impossible.
Pourtant, le pire restera encore à venir.
Quand j’y pense, je me dis que j’ai tellement mal « joué » cette dernière « manche » de ma relation « contre » mon bobrun. D’autant plus que j’avais pas mal de bonnes « cartes » dans mon jeu.
Il faut reconnaître que j’étais plutôt bien entouré pour un jeune gay de mon âge ; d’abord, une cousine géniale comme confidente ; ensuite, un pote comme Thibault, la personne qui plus que tout autre au monde connaissait mon bobrun et qui semblait vraiment intentionné à m’aider à l’apprivoiser.
Et pour finir, la rencontre avec Stéphane : ce garçon adorable qui, très tôt dans ma vie, m’avait indiqué que, tout en aimant avec les tripes, il ne faut jamais s’oublier soi-même.
Je repense à ses mots :
« Tu es un sacré petit bout de mec… mais fais gaffe à toi, Nico… tu es un bon gars, même trop bon, trop gentil, fais attention que cela ne te joue pas de tours… il y a un passage dans une chanson ...
... de Mylène qui m’a toujours touché de par sa vérité, une vérité amère, dure à entendre mais incontestable… « la mauvaise herbe nique souvent ce qui est trop bien cultivé…
A ton âge j’étais un peu comme toi… tout aussi gentil et tout aussi naïf… je ne me méfiais de personne et j’en ai fait les frais… fais gaffe à ne pas te perdre… veille toujours à rester toi-même… à tout donner mais à ne pas tout accepter par amour… ».
Oui, je me souviens très bien de ses mots. Pourtant, mon attitude et mon comportement vis-à-vis de Jérém en ce début du mois d’août sont tellement loin de ce conseil, totalement à l'opposé !
Oui, j’avais pas mal de bonnes cartes dans mes mains, mon jeu n’était pas si pourri que je m’imaginais à l’époque, et je les ai toutes gaspillées : mon problème étant que je ne maitrisais pas les regles du jeu.
Faiblesse, emprise de l’autre, voilà les raisons de ma dérive.
Oui, dans trois semaines environ, je ne serai plus le même Nico. Mais avant que cela arrive, il me faudra un de ces électrochocs que la vie sait si bien nous servir quand moins on s’y attend ; un de ces électrochocs qui, plus que tous les mots du monde, sont nécessaires pour provoquer ce déclic à la fois si « à portée de main » et si impossible à déclencher.
Alors, en attendant cet électrochoc, je me laisse aller aux impératifs des sens, à la folie provoquée par ce premier amour insensé et aveugle.
« Il y a toujours le temps pour une pipe… » fait Jérém sur un ton désinvolte.
Sur ce, ...