1. Un jour sans fin


    Datte: 26/02/2019, Catégories: nopéné, confession, Auteur: Jane Does, Source: Revebebe

    ... jure. Ces mots sont pour Paul qui est couché au bas des escaliers. Ah ! Ça y est, les gyrophares du SAMU ! Je me sens soulagée. Deux pompiers sont entrés, un policier aussi. Le flic me demande de venir vers lui.
    
    — Vous pouvez nous dire ce qui s’est passé ici ?
    — Rien… je ne sais pas ! Je dormais et j’ai entendu un grand bruit… j’ai trouvé mon mari comme il est là.
    — Il était quelle heure ?
    — Je… je n’en sais rien, je n’ai pas pensé à regarder l’horloge, vous savez.
    — Oui, vous avez informé les secours tout de suite ?
    — Euh… oui, oui bien sûr ! Dès que j’ai compris que ce n’était pas encore une de ses horribles farces.
    
    L’urgentiste en blouse blanche s’est approché du policier et je le vois qui se penche sur son oreille. Merde, qu’est-ce qui se passe ? Paul a donc décidé de m’emmerder jusqu’au bout. Mais le flic me regarde. Il est bien jeune.
    
    — Madame, je suis désolé, mais votre mari est… décédé. Le médecin refuse de délivrer le certificat… nous allons être dans l’obligation de faire pratiquer une autopsie. Vous allez devoir me suivre au poste de police…
    — Mais… pourquoi ? Je ne comprends pas…
    — Il y a deux ou trois détails que nous voudrions éclaircir et nous serons mieux dans nos locaux. Vous voulez bien aller vous vêtir ? Une agente va vous accompagner.
    — Mais…
    — Chut ! Nous ne faisons que notre travail, vous savez… la routine…
    
    — xxxXXxxx —
    
    La porte s’ouvre à nouveau. La femme qui entre est comme moi. Mais elle travaille ici. Enfin elle reçoit en fin ...
    ... de mois un salaire misérable. Il nous arrive de discuter parfois elle et moi. L’argent ici n’a guère d’importance, sauf lorsque l’on n’en a pas. Mais s’occuper les mains peut aussi du moins, focaliser son esprit sur la misère morale ambiante. Les quelques euros qu’elle touche ne sont pas une motivation suffisante. Elle distribue la cantine, ces produits mis en vente sur catalogue par l’administration. Produit d’hygiène, de confort, de première nécessité et aussi il faut le dire quelques douceurs.
    
    Elle me tend les bouteilles de lait, seul luxe que je peux m’offrir sans trop dépenser de sous. Ici aussi le nerf de la guerre, c’est l’argent. Deux paquets de gâteaux dont un repart avec la livreuse. Une fois par mois, le prix de la tranquillité… et un bonus pour celle qui bosse pour nous finalement. Elle a dû être jolie, mais entre ces murs, on se fane si vite. La porte ne s’ouvrira que pour la promenade. Deux heures dans une cour grande comme un mouchoir de poche.
    
    Mais là, tout circule. Drogue comme comprimés venus tout droit de l’infirmerie de la baraque. Tout se traficote et mettre un doigt dans ce grand cirque ne peut que vous dévorer. Je m’y suis toujours refusée. Mais pour les autres, ça fait de moi un paria et elles se méfient un peu de ma petite personne. Parfois une nouvelle vient me parler, je suis, paraît-il, de bon conseil. Mais j’ai toujours peur… une rixe est si vite arrivée. Il n’y a pas que des anges dans ces lieux.
    
    J’aurais voulu aussi me remettre à faire ...
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