Amnesia
Datte: 26/02/2019,
Catégories:
nonéro,
fantastiqu,
Auteur: Harold B, Source: Revebebe
Un flash. Une vive douleur.
J’ouvre les yeux.
Je suis dans une chambre mansardée, sombre, petite et lourdement meublée de bois mal vieilli. La seule lumière provient d’un œil-de-bœuf misérable, à demi brisé. J’ai froid.
Je me lève, péniblement ; la tête me tourne encore un peu, mais je me reprends petit à petit. Un courant d’air frais me fait tressaillir. Je m’approche de l’ouverture vers le jour grisaillant d’où provient plus d’air que de lumière.
Un brouillard épais ne me laisse apercevoir que les cimes de quelques grands arbres. La vue, la pièce où je suis… Je dois apparemment me trouver dans un grenier.
Cet endroit ne me rappelle rien.
D’ailleurs…
Une vive angoisse me saisit soudain lorsque j’essaye d’évoquer le souvenir d’un quelconque endroit où je me suis trouvé auparavant.
Aucun souvenir.
Une amnésie. Je suis devenu amnésique. Moi qui suis pourtant…
Pourtant quoi ?
Le ventre noué, le cœur battant, j’essaye de me souvenir…
Qui suis-je ?
Quel est mon nom ?
Non… Pas même mon nom…
Je respire calmement, lentement et profondément à plusieurs reprises. Les bouffées d’angoisse disparaissent tandis que ma raison reprend peu à peu le dessus.
Je suis parfaitement amnésique…
J’observe mon corps ; je suis entier, j’ai l’air assez grand, je ne suis pas gros. Je porte un pantalon de toile épaisse, sale et troué par endroits, et une chemise blanchâtre, rapiécée.
Je tâte ma tête et mon visage ; j’ai un nez anguleux, les ...
... pommettes saillantes, le menton fort ; j’ai les cheveux un peu trop longs à mon goût, parfaitement ébouriffés, semble-t-il, et une barbe de quelques jours.
Je parcours la pièce du regard, à la recherche d’un miroir puis, n’en trouvant pas, fouille en hâte chaque meuble. Mais ils ne contiennent que de vieilles couvertures malodorantes et quelques vêtements masculins et féminins.
Qu’est-ce que je fais là ? Comment suis-je arrivé là ?
Dehors, tout est calme. J’ai une petite vue plongeante sur un vaste jardin, parfaitement entretenu. Il n’y a pas un brin d’air et une sorte de brume limite mon horizon à quelques dizaines de mètres. Après avoir poussé la vitre de l’œil-de-bœuf, j’écoute attentivement, guettant le moindre son provenant du dehors. Mais rien… pas un bruit… juste celui de la mer, assez distant.
Je dois sortir ; trouver où je suis, et ce que je fais là. Et qui je suis, même. J’ouvre la porte de la pièce mansardée et débouche dans un couloir très sombre, seulement éclairé par la lumière grisâtre provenant de la pièce où je me suis éveillé. J’écoute, une fois de plus, attentivement. Mais toujours rien.
Je fais quelques pas dans le couloir. Plusieurs portes le jalonnent ; je m’arrête devant chacune d’elles, toujours cherchant un son, un bruit, qui puisse m’être familier.
La demeure doit être immense ; un château ou un manoir ? J’arrive enfin au bout de ce couloir presque inquiétant et débouche sur le hall supérieur d’un gigantesque escalier en pierre.
Enfin, ...