L'ouragan Marie
Datte: 13/02/2019,
Catégories:
frousses,
vacances,
Humour
québec,
camping,
Auteur: Ingyt, Source: Revebebe
... odeur cuivrée de sang frais.
— Hum ! fis-je, votre parfum sent vraiment bon !
Je voulais me rattraper pour le décolleté. J’en étais sûrement à 7/10 à présent, même moins.
— Ah, merci, c’est le parfum de Chantal Jaques.
Je plissai les yeux, surpris. Chantal Jaques, une autre grande femme animatrice d’émissions, mais de variétés et terriblement sexy également.
— Vous lui avez volé son parfum ?
Entre vedettes tout était possible, me dis-je tout en sachant que mon esprit ne fonctionnait plus très bien. Elle rit encore.
— Mais non, Seigneur, Paul ! fit-elle découragée appuyée sur mon bâton. Je l’ai acheté, ça fait partie de sa nouvelle ligne de produits de beauté, d’eau de toilette et de parfum, elle m’a invitée à son lancement le mois passé. Y sent vraiment bon, hein ?
Je humai la gorge tendre qu’elle me mit sous le nez en soulevant sa petite tresse tout en pensant àTwilight. Je me passai la langue sur les dents, pas de crocs. Cette journée-là était tellement bizarre.
— Ah ! Eh ! Oui, ben oui, vraiment.
Elle parut ravie, me gratifiant d’un de ses fameux sourires ravageurs.
8/10. Ouf…
— Mes steaks ! fit-elle en repartant.
— Mon bâton ! dis-je en la regardant filer.
Elle revint me le donner et repartit à la course sur la pointe des pieds. Je penchai la tête comme le corbeau pour regarder son derrière tanguer comme une chaloupe acadienne. Une de mes vertèbres craqua.
— Outch, maudit ! fis-je en me frottant la nuque.
— Assoyez-vous, je ...
... reviens ! cria-t-elle en entrant dans la roulotte.
Je regardais toujours son cul et elle s’en aperçut.
7/10. Merde !
Je jetai les essuie-tout gorgés de mon sang dans les restes d’un feu éteint depuis l’âge de bronze sans doute et m’affalai sur une chaise en équilibre instable à cause du terrain bosselé, découragé de voir ma plus belle chemise finie, rouge de mon sang. Le look zombie ne m’allait pas très bien et je me sentais faible. Là, je réalisai que je n’avais rien mangé de la journée.
Le ciel était encore plus noir, comme si la nuit allait tomber. Un orage approchait, et un gros.
Le maudit corbeau cria, pas loin.
— Ta gueule ! hurlai-je avec ma voix d’homme enfin revenue en le cherchant des yeux sans le trouver.
— Quoi ? cria Marie.
— Rien !
Le corbeau croassa plus fort. Un vraibaveux celui-là.
— OK ! J’ai rien dit, mon vieux, mais oublie le vin. J’ai mon bâton, trou-de-cul.
Quelque chose remua dans les arbustes justes derrière moi. Je sursautai violemment en me retournant dans la chaise qui faillit se renverser, bâton levé, prêt à défendre chèrement mes yeux.
C’était juste une marmotte, et bien grasse, qui s’arrêta pour me regarder méchamment.
— Qu’est-ce que tu veux, du vin toé avec ? Oublie ça. Ah ! Le bûcher ! C’était juste une blague, ma grosse.
Comme si elle m’avait compris, elle partit nonchalamment vers la rivière en ondulant des fesses, elle aussi, et disparut sous l’eau. Ah ! les filles !
Ouf. Mon petit cœur cognait et mon ...