1. L'ouragan Marie


    Datte: 13/02/2019, Catégories: frousses, vacances, Humour québec, camping, Auteur: Ingyt, Source: Revebebe

    ... bestiole. Les longues griffes noires de ses pattes avaient déjà déchiré la nappe un peu partout. Gros frissons.
    
    Un descendant direct des dinosaures qui me regardait méchamment. Après Yogi l’ours, j’avais droit au parc jurassique. Je l’imaginais déjà me labourer le visage avec ses pattes couvertes d’écailles noires et me crever les yeux avant de les bouffer en croassant de plaisir puis de boire à ma santé et là, j’entendis Marie crier.
    
    — Oouuu ! Va-t-en, toi !
    
    Je me sentis tout électrique en tournant la tête et je la vis accourir vers moi avec mon bâton qu’elle tenait à deux mains en l’agitant furieusement. Miss catastrophe chargeait, et armée en plus.
    
    Mon premier réflexe fut de regarder ses seins qui remuaient tellement qu’ils menaçaient de sortir du maillot. Mon deuxième fut de me mettre sur trois pattes en me tenant toujours le nez et de me cacher sous la table avant qu’elle ne me fende le crâne.
    
    Le corbeau croassa, mécontent apparemment, puis j’entendis un battement d’ailes qui s’éloignait et Marie qui riait. Je fixais ses pieds nus, mignons comme tout, même recouverts de poussière, tout en attrapant, à la dernière minute, la bouteille de vin qui tombait de la table. Ouf ! Mission accomplie.
    
    J’ai plus de réflexes que Guy Lafleur, l’un de nos plus grands joueurs de hockey. Une machine me l’avait dit dans un musée à Ottawa. Je m’en étais vanté longtemps. Quand même, c’est quelque chose ! Elle se pencha et me fixa en riant. Encore une vue splendide dans le ...
    ... maillot.
    
    — Woush ! Woush ! fit-elle les yeux ronds et secouant la tête, se moquant de moi avec énormément de plaisir.
    — Hum ! grognai-je en lui donnant la bouteille qu’elle remit sur la table en riant toujours avant de me regarder à nouveau.
    
    Je louchai encore vers son décolleté. Elle pinça les lèvres, mais ne dit rien cette fois.
    
    Je devais avoir l’air d’un petit chien battu qui saigne du nez, car elle sembla me prendre en pitié.
    
    — Y est parti, Paul, ça va… Peur des oiseaux ? Woush ! Woush !
    
    Elle rit encore en me tendant la main.
    
    — Ce n’est pas le corbeau, dis-je en sortant de sous la table et me redressant autant que je le pouvais, une main sur les reins, c’est de vous voir accourir avec le bâton qui m’a effrayé le plus.
    
    Petite vengeance.
    
    J’eus droit à des yeux méchants superbes et à une jolie grimace avec la même grande langue pointue qui m’avait léché le gland. Mes couilles se contractèrent.
    
    Mon nez ne saignait plus, j’en retirerai les bouchons rougis, mais je restai penché en me l’essuyant comme il faut avec les essuie-tout que j’avais toujours dans la main.
    
    Elle me regarda intriguée.
    
    — Ben voyons, mal au dos en plus ?
    — Ce n’est pas ma journée. Tour de reins, je pense.
    — Un bon petit massage vous ferait du bien.
    — Ah ! fis-je tout heureux. Ouais !
    
    Elle secoua encore la tête en souriant.
    
    — On changera jamais un homme.
    
    Et là, mon nez libéré du papier huma le parfum délicat qui émanait d’elle. Enfin, un mélange de parfum et d’une ...
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