Les trois nouvelles de Joan
Datte: 08/02/2019,
Catégories:
fh,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
délire,
Auteur: Joan Basilic, Source: Revebebe
... comme nous nous regardions il y a dix ans, avec nos yeux d’enfants, on est enfin, et c’est très bon, naturels avec quelqu’un. Cela arrive trop peu dans nos quotidiens. Un brin d’enfance, d’adolescence, comme le souffle tiède de nos souvenirs et de nos présents partagés. On a confiance l’un dans l’autre, t’es un frère, je m’en fous d’avoir l’air… L’air de quoi ? J’m’en tamponne.
Tu dors chez moi ? Ok. Au moins avec toi, pas d’hésitations à avoir, on veut passer du temps ensemble, plus de temps ensemble car nous ne nous sommes pas assez vus. Et puis du temps, j’en ai, t’en as, prenons le temps quoi, soyons pas cons. On se couche, on se déshabille. Nous voilà nus, on n’a plus dix ans, on se regarde, on s’observe, on plaisante, et puis merde, t’es beau putain, t’es beau. Je te connais, tu me connais, et puis paf, ça y est, ça vient, ça monte, je me rends compte de cette proximité que nous avons, le fait de te connaître par cœur, ça me mène à te désirer, sensuellement, sexuellement.
On se couche, on se rapproche, on s’enlace, on se touche, il se passe quelque chose. Nous n’avons plus dix ans, nous n’avons plus quinze ans non plus. Un homme, une femme, deux corps nus, et chauds, le frottement de ces deux corps, nus, et chauds, ça ne ressemble plus à nos dix ans, ni à nos quinze ans. Nous sommes couchés, nous sommes collés, je sens ton sexe proche, je sens ta bouche proche, on continue à parler mais de plus en plus, les coins chauds de ton corps envahissent ma peau, les ...
... odeurs de ton corps me parviennent en pleine tronche. Je te connais, tu me connais. Que se passe-t-il ?
Je pense pendant quelques secondes à mes discours sur l’amitié homme-femme, et puis en fait, non, je ne veux pas remettre ça en question parce que t’es mon ami, je ne suis pas amoureuse de toi, c’est sûr, mais c’est juste bon ce soir-là, d’être collée contre toi. De plus en plus, nos jambes se croisent, et se décroisent pour mieux se placer, quelque par autre. Mon épiderme est à l’affût. Il guette, il scrute toute parcelle de ta peau. Mon corps part à l’aventure vers le tien. C’est de la curiosité. Il y a quelque chose de scientifique dans ces câlins incestueux. J’aime parcourir ton corps que je connais si bien parce que c’est toi, parce que c’est moi. Mais nous n’avons plus dix ans, nous n’avons plus quinze ans non plus, les corps s’emballent, et se déballent. On a tellement parlé cul, on a tellement parlé corps, on a tellement parlé peau, odeurs, sensations, que tout ça m’est familier. Comme si notre amitié n’avait été qu’étreintes charnelles.
J’ai chaud. Nous ne nous embrassons pas, je ne tente pas, comme si c’était notre dernière limite, de toucher ton sexe que je sens maintenant ferme, contre mes cuisses ouvertes. Je ne tente pas, d’embrasser ta bouche, dont je sens le souffle chaud contre ma nuque. Je me retourne, tes mains se baladent, nous rions, nous rions toujours, c’est un moment absolument sensuel au sens propre du terme, l’amour de la peau, de l’odeur, de la ...