Les gants de cuir
Datte: 01/02/2019,
Catégories:
fh,
couple,
volupté,
yeuxbandés,
Auteur: Bec de plume, Source: Revebebe
... douces qui l’électrisent de l’intérieur, partout sous sa peau. Elle attend la délivrance, en l’espérant la plus lointaine possible, et elle saisit les cheveux de l’homme pour plaquer encore plus intensément ce baiser dans son sexe, comme pour le faire pénétrer en elle. C’est elle maintenant qui le prend, qui prend sa bouche, sa langue, son visage, ses doigts, pour que la caresse ne s’apaise pas. Elle ne veut pas que la tension baisse, elle veut qu’il la baise.
Puis elle ne sait plus.
Une tempête de plaisir éclate dans son corps, dans sa tête, dans son cœur. Elle jouit sur cette langue et ces doigts enfouis au plus profond d’elle. Intensément, brusquement et lentement à la fois. Longuement. Son esprit lui échappe. Elle n’est plus qu’une immense vague de plaisir qui emporte tout, brutale et puissante, et qui très lentement remonte les plages de sa conscience, de plus en plus douce et longue, de plus en plus lente. … Une vague peu à peu apaisante lorsqu’elle se retire lentement, emportant avec elle les dernières décharges de plaisir qui l’ont inondée.
Lorsqu’elle reprend paisiblement ses esprits, elle se sent seule. Le silence est total. Elle appelle.
— Virgile ? Tu es là ?… Hé ho ?
Personne. Lentement, elle ose retirer le collant qui bandait ses yeux. Etonnée, elle se découvre dans la chambre d’amis, sur un ...
... matelas posé à même le sol. Elle appelle encore. Personne. Elle se relève, chancelante, sur ses jambes de coton, réajuste son soutien-gorge puis sa robe, et va dans la chambre. Personne. Elle passe d’une pièce à l’autre. Toutes sont vides. Elle remonte au séjour et, épuisée, s’assied sur le canapé, étonnée, sonnée, encore enivrée par le plaisir qu’il vient de lui donner. Son souffle se calme, et malgré sa perplexité elle s’apaise et s’assoupit presque. Quand elle entend la porte d’entrée s’ouvrir, elle sursaute et se retourne, le cœur battant. C’est lui, Virgile. Il rentre du travail, en costume anthracite, chemise et cravate. Pas de jeans, pense-t-elle immédiatement, combien de temps suis-je restée là ?
— Bonsoir, bébé, dit-il, il y avait un embouteillage, désolé, mais je n’ai pas pu appeler, la batterie de mon téléphone était naze.
— C’est pas grave, bredouille-t-elle à travers la brume cotonneuse dans laquelle elle flotte.
Elle se lève, tremblante.
— Dis donc, tu t’es faite toute belle ce soir, c’est pour moi ?
Elle se regarde, elle avait oublié sa tenue. Tant de questions se bousculent dans son esprit. Il s’approche et l’embrasse.
— Je t’aime…
— Moi aussi, s’entend-elle dire, l’esprit bien loin de là.
C’était lui, pense-t-elle pour se rassurer, mais elle sait déjà qu’elle ne trouvera pas le sommeil ce soir…