1. Les gants de cuir


    Datte: 01/02/2019, Catégories: fh, couple, volupté, yeuxbandés, Auteur: Bec de plume, Source: Revebebe

    Après avoir entendu la sonnerie de son téléphone lui annonçant un message, elle se lève en soupirant et traverse la longue pièce qui leur sert de séjour, en se demandant pour quelle raison il serait encore en retard aujourd’hui. Presque chaque soir de la semaine, c’est la même attente, l’ennui teinté d’impatience, d’une impatience tellement habituelle qu’elle ne sait même plus de quoi elle est impatiente : de son retour ? du repas ? de leur longue soirée à demi endormis sur le canapé ? Lasse, elle fouille dans son sac à la recherche de son téléphone, qui avait été au début de leur histoire leur seul lien, intermédiaire d’une folle passion et de folles sensations nouvelles et inconnues, auxquelles elle ne pensait même plus en manipulant les touches usées.
    
    Elle lit :
    
    « 1 nouveau message ». Numéro masqué.
    
    « Tiroir n° 20… »
    
    Qu’est-ce que qu’il a encore ? Qu’est-ce que ça veut dire ? pense-t-elle, agacée, en lâchant le téléphone au fond de son sac à main avant de retourner dans la douce chaleur de la couverture sur le canapé, et de relancer le DVD qu’elle était en train de regarder. Impossible de se remettre dans le film, ce message l’interpelle, l’inquiète. Elle se met à rêvasser, à imaginer qu’il cherche enfin à la surprendre. Elle se rappelle leurs petits mots doux échangés secrètement peu après leur rencontre, la passion de leur premier baiser, de leurs premières étreintes, la liberté qu’elle éprouvait dans ses bras, et elle se laisse emporter :
    
    « Et si… ...
    ... tiroir n° 20 ? »
    
    Elle n’ose espérer et réprime du plus fort qu’elle le peut les battements de son cœur lorsqu’elle décide, sans trop y croire, qu’une surprise l’attend peut-être.
    
    Le seul endroit où trouver ce fameux tiroir n° 20 est un antique meuble en bois qu’elle a chiné, et qu’elle adore. Elle monte les escaliers, presque déçue d’avance, et entre dans la bibliothèque. Lentement, ses doigts caressent le vieux bois patiné par le temps, et elle se met à compter les tiroirs avant d’ouvrir celui qu’elle estime être le vingtième. Le petit tiroir résiste un peu en grinçant, puis révèle une feuille de papier orange pliée en deux, sur laquelle elle peut lire ces simples mots calligraphiés avec soin :« billet doux ». Son cœur fait un bond et, délicatement, elle prend dans ses mains le message, un incontrôlable sourire illuminant son visage.
    
    Il la surprend. Peu importe ce qu’il y a dans ce papier, le simple fait que ce message existe lui suffit. Elle va dans leur chambre, et sans encore déplier la feuille s’assied sur leur lit.
    
    « Pourquoi n’est-il pas là ? », regrette-t-elle.
    
    Elle aimerait tellement le serrer dans ses bras, l’embrasser, sentir sa chaleur contre son corps. Lentement, elle déplie la feuille de papier d’une main tremblante.
    
    « Vous serez mienne, sensuelle et raffinée, belle et libérée. Soyez prête ».
    
    Elle se sent aimée, désirée, belle, joueuse, heureuse.
    
    « Il veut jouer, eh bien, je vais jouer », se dit-elle en se débarrassant de son pyjama et en se ...
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