1. Le meilleur de la famille (3)


    Datte: 31/01/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... une connexion basée sur le respect réciproque s’installait ; un motif d’espérer, d’entrevoir le soleil à travers les nuages.
    
    Pourtant, aucune de nous n’avait encore osé se livrer aux confidences inéluctables, nos plaies individuelles restaient ouvertes. L’interrogatoire intime de vendredi répondait à un désir circonstanciel, on devrait aller beaucoup plus loin dans les révélations, mettre nos âmes à nu comme nos corps l’était déjà pour parfaire la symbiose, ou les non-dits deviendraient des obstacles.
    
    Belle-maman dans la salle de bain, je m’attelai au montage du barbecue, aidée par le souvenir de ma mère se livrant à l’exercice sous le regard critique de son beau-fils doué en paroles, peu en actes. Il me fallut moins de cinq minutes pour repérer l’erreur dans la numérotation des poches de vis. Au retour d’Alice, il ne restait plus qu’à poser la grille sur le fourneau.
    
    — Tu sais faire le feu aussi ? s’esclaffa-t-elle non sans une pointe d’admiration dans le regard. Cela m’arrangerait.
    
    Née six semaines avant moi, Camille avait achevé sa première année aux Beaux-arts de Nîmes tandis que je perdais mon temps à devenir une excellente femme d’intérieur. Son nom apparaîtrait peut-être un jour au générique d’un film d’animation ou d’une œuvre des studios Disney. Sa devise aurait tenu en quelques mots : « Jamais sans mon nécessaire à dessin ».
    
    Cousines germaines, on partageait quelques traits communs comme la générosité de la silhouette même si ses seins étaient plus ...
    ... petits, ses cheveux noirs. Elle, de la mère, moi du père, on avait hérité du caractère trempé des Guérin, de leur impatience aussi. Camille m’entraîna dans ma chambre sitôt la table débarrassée ; la richesse du déjeuner ordonnait un temps de digestion avant de profiter de la piscine.
    
    Les fesses au milieu de la chaise, les mains appuyées à la base du dossier, la posture faisaient ressortir ma poitrine. Garder les cuisses écartées était la seule façon de tenir sans souffrir, un horrible doute me traversa l’esprit.
    
    — Tu n’as pas l’intention de dessiner ma chatte ! Hein ?
    
    — Non, promis, pas plus bas que le nombril, sourit Camille près de moi pour finaliser la pose. Punaise ! Comme ils sont ronds !
    
    Incapable de mettre ses mains dans les poches, elle esquissa le galbe de mes seins du bout d’un doigt, s’attardant sur les tétons au milieu des petites aréoles roses. Le regard bas, je les vis bander malgré moi. Il me fallait la pousser à réagir.
    
    — Eh ! C’est moi qui suis mal à l’aise dans l’histoire, si tu commençais.
    
    Consciente de la délicatesse de la situation, Camille se réfugia derrière le chevalet; de nouveau concentrée sur le dessin. Pourtant, j’aurai juré que son geste, une minute plus tôt, s’apparentait à une caresse.
    
    — Je ne sais pas pour ta mère, mais Alice t’a vue les observer.
    
    Le regard brillant, les lèvres pincées, la concentration exagérée, la notion romantique du désir apprise au fil de mes lectures disparaissaient au profit de phénomènes physiques. ...
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