Merci, Julie
Datte: 28/01/2019,
Catégories:
fh,
copains,
vacances,
toilettes,
Oral
nopéné,
prememois,
Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe
... C’est quand même plus facile à deux.
Installé dans la cabine, je manœuvrai le tracteur pour le placer juste en face du vérin. Ce fut l’affaire de dix minutes, mais je sentais ma cote monter en flèche.
— C’est difficile à conduire ?
— Ben non, ça a pas de boîte de vitesses, tu sais. Par contre, c’est un peu lourd : y’a pas de direction assistée.
L’après-midi passait à toute vitesse : pendant que Julie câlinait les bestioles, j’avais tout le loisir de la regarder. Elle était comique, presque, avec son débardeur, son petit gilet, son mini short et les sabots de Tantie. Ses jolies jambes étaient maculées de terre, de petits bouts de paille s’accrochaient à ses vêtements. Je lui brossai la manche, d’un revers de main :
— Tantie va penser qu’on s’est roulés dans la paille !
— Et après ? Ce serait une idée, non ?
Elle était presque contre moi, je pouvais sentir le léger parfum de café que son haleine portait encore. Un mouvement et je l’embrassais… mais…
— Jean-Bat’ serait pas trop pour, je crois. Les balles, maintenant, quand elles sont défaites, ça se rattrape pas trop, en fait…
— Tu le connais depuis longtemps ?
Voilà, l’instant était passé. J’avais loupé cette chance. Une de plus…
On passa une heure peut-être, au soleil, à parler de copains d’enfance, et puis Marie se dirigea vers l’étable. La traite commençait.
Je laissais Julie assommer Marie de questions, connaissant la patience de celle-ci. La mère de Jean-Bat’ avait répondu aux miennes, bien ...
... avant. Ça la faisait sourire, de voir ce petit bout de femme poser des questions aussi simples. L’installation s’est modernisée, mais le système reste le même… Juste qu’aujourd’hui, plus besoin de porter les bidons, les tuyaux vont directement dans la cuve.
Marie nettoie le pis, tire quelques jets de lait, branche l’aspiration et fixe la cloche. C’est extrêmement rapide. Julie, d’une petite voix, demande :
— Je peux essayer ?
Dans les mains tannées de Marie, celles de Julie semblent de porcelaine. Elles s’amusent et je les regarde. Mouvement de recul de Julie quand elle touche le pis, et puis la tension, aussi : c’est énorme, une vache, et si…
À la troisième, Julie a compris le truc. Marie la félicite.
— Et toi, tu sais le faire ?
— Non, ça j’ai jamais essayé.
— Sébastien préfère les tracteurs !
— Ah, ça, je ne te le fais pas dire !
En revenant vers chez Tantie, Julie s’étonne :
— C’est vachement différent, en fait ; je pensais que ça ferait un peu pareil, mais en fait pas du tout. Déjà, c’est pas la même texture, et puis, les réactions, forcément… Ça fait bizarre, quand même.
Je geins sourdement quand je comprends sa comparaison.
— Quoi ? Tu bandes, c’est ça ? Oh, pauvre Sébachounet joli, il bande quand il entend parler de branlette, le pauvre.
Julie qui m’enlace, qui me frôle, qui m’embrasse dans le cou et qui se moque de moi, comment voulez-vous que je m’en sorte !
Je la traîne dans le bocage, insiste pour qu’on regarde les étoiles :
— ...