1. Merci, Julie


    Datte: 28/01/2019, Catégories: fh, copains, vacances, toilettes, Oral nopéné, prememois, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    Il faut que je le dise. Que quelqu’un le sache. Que la terre entière le sache ! Je suis trop heureux pour le garder pour moi. Je pianote nerveusement mon téléphone. Appeler Jérôme ? À cette heure-ci, aucune chance qu’il réponde. Et puis… non, plutôt…
    
    Je griffonne. Non, non, n’importe quoi. J’efface du doigt, enfin j’essaye : c’est le stylo qui m’a servi à écrire sur le CD que j’ai gravé pour Tantie, c’est indélébile. Le rayer ? Finalement non, après tout, c’est vrai. C’est juste que… J’ajoute rapidement deux lignes en dessous de la première. Je me reboutonne, pousse la porte, et rejoins Julie.
    
    Elle me tend un café. Elle est sereine, détendue, presque autant que moi. Elle dit :
    
    — Je t’ai pris sucré. C’est ce que tu voulais ?
    
    Je la regarde, un instant, avant de comprendre et d’acquiescer. Elle demande encore :
    
    — Ça ira pour finir ? Si tu veux que je conduise…
    
    Je fais non, de la tête. Je sais qu’elle déteste conduire la nuit. Et puis, là, dans une heure, une heure et demie, on est arrivés. Je devrais bien tenir jusque là…
    
    On se réinstalle dans la voiture. Elle cherche une station de radio, tombe sur de la house et laisse comme ça. Elle baille.
    
    — Si tu veux dormir, te gêne pas.
    — T’es sûr ? J’ai pas envie que tu t’ennuies.
    
    J’ai un petit sourire.
    
    — Aucun risque.
    
    Elle se tortille un peu sur le siège, règle l’assise, retire ses chaussures. Elle replie un peu ses jambes, cherche une position confortable et, sans doute, la trouve. Quand je la ...
    ... regarde à nouveau, elle dort.
    
    Je me concentre un peu pour garder mon attention sur le morceau d’autoroute qu’éclairent mes phares. Mais le peu de circulation ne mérite pas que je m’y consacre totalement. La respiration régulière de Julie, son parfum, léger, dans l’air, c’est de toute façon trop pour ne pas faire dévier mes pensées.
    
    Julie est un petit bout de femme, vif, rieur, avec les cheveux en pétard et des fesses qui donnent envie d’y poser la main. Elle n’a pas froid aux yeux, ni ailleurs, d’ailleurs. Elle a déjà, en plein cours, soulevé sa jupe à deux mains pour montrer à un ricaneur que sa culotte n’était pas en polaire. Elle croque les hommes comme des cerises, en crachant les noyaux. Et moi, dans son sillage, je m’en désespère et m’en émerveille. Bref, je suis amoureux.
    
    Il y a quelque chose d’un peu étrange, quand on se retrouve, comme moi,in love d’une fille qui est votre antipode. Elle est déterminée, sérieuse, volontaire, mais aussi d’une insatiable gourmandise, alors que j’ai, en toute circonstance, tendance à préférer la facilité et mes petites habitudes. Elle se moque de moi mais, bizarrement, m’a inclus dans son paysage. J’avais tout fait pour ça, mais cette réussite m’avait semblé de bon augure.
    
    Le problème, c’est qu’être le « bon copain » d’une fille avec qui tout le monde finit, un jour où l’autre, par coucher, ça n’a pas que des avantages. Outre les qualificatifs de tapette dont quelques-uns m’affublent, je me rends bien compte que pour Julie je ...
«1234...»