Nous vivons seul
Datte: 28/01/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
lunettes,
bizarre,
campagne,
intermast,
nopéné,
exercice,
Humour
occasion,
Auteur: HoplA, Source: Revebebe
... croisé ses jambes nues, mais nous lui apercevions néanmoins la culotte, d’un beau rouge vif. Nous avons regardé la télé.
— Vous ne pouvez pas appeler une amie, pour qu’elle vienne vous chercher ?
— Je n’ai pas d’amie. Je n’en ai plus.
— Heu… votre mari, peut-être ?
— Je n’ai plus de mari non plus. Pour la même raison que je n’ai plus d’amie.
— Ah.
— C’est moche, hein ?
— Et… heu… de la famille, peut-être ?
— Pas dans la région, non.
Elle a soupiré. Nous avons trouvé qu’elle soupirait beaucoup.
— Vous êtes mon seul espoir, Arnest. Vous avez une voiture ?
Elle avait l’air si triste que nous avons failli soupirer nous aussi.
— Non, avons-nous avoué en regardant Gudule. Nous ne conduisons pas. Nous avons une bicyclette, mais nous nous en servons très peu.
— Je comprends. C’est dur, le vélo.
— Très.
— Et… et vous faites comment, pour vos courses ?
— Nous ne courons jamais. Ni à vélo, ni à pied.
— Ne faites pas l’idiot, Arnest. Vous savez que je parle de vos emplettes.
— Nous n’en faisons pas. Nous commandons et payons tout par Internet, et nous sommes livré une fois par semaine.
Elle paraissait vraiment étonnée.
— Vous restez tout le temps ici ?
— La plupart du temps, en effet.
— Vous avez bien un métier ? Un travail qui vous apporte de quoi vivre ?
— Non. Nous glandons. Et pour le reste, nous nous contentons de peu.
Brusquement, Gudule s’est levée et s’est plantée entre la télévision et nous. Le sweat-shirt lui tombait au ras de ...
... l’entrejambe et nous distinguions seulement une partie de la tête du présentateur entre le haut des cuisses et le slip rouge de notre visiteuse.
— Vous rendez-vous compte, Arnest, que vous allez être obligé de m’héberger ?
— Vous n’y pensez pas ! nous sommes-nous exclamé en examinant le plafond.
— Bien sûr que si ! Il faut que je lave mes vêtements et que je les fasse sécher.
— Nous n’avons qu’une chambre.
— Qu’importe ! Vous avez un salon. Votre divan semble confortable.
— En effet. Mais c’est notre divan.
— Si vous préférez garder le divan et me céder votre lit, ça ne me dérange pas.
— Il n’en est pas question !
— Vous êtes égoïste.
Nous l’avons à nouveau regardée.
— Nous sommes chez nous et nous tenons à notre tranquillité.
— Je ne vous ennuierai pas. Où se trouve votre machine à laver ?
— Nous n’en avons pas.
— Non ? Je suppose qu’on vous enlève votre linge sale à domicile et qu’on vous le ramène propre et repassé ?
— Voilà.
— On vous livre aussi vos repas tous les jours ?
— Nous possédons un bon congélateur et la cuisine est correctement équipée. Votre curiosité est-elle satisfaite, à présent ?
— Et le nettoyage ? On vous le fait aussi, je présume ?
— Tous les vendredis, oui.
— Mais… ça doit vous coûter cher, tout ça ! Comment faites-vous ? Vous avez fait un héritage et vous êtes plein aux as, c’est ça ?
Nous nous sommes allongé dans le divan et avons fermé les yeux.
— Gudule, vous êtes épuisante ! Il y a des seaux dans le débarras, à côté de la ...