1. Nous vivons seul


    Datte: 28/01/2019, Catégories: fh, inconnu, lunettes, bizarre, campagne, intermast, nopéné, exercice, Humour occasion, Auteur: HoplA, Source: Revebebe

    ... s’est retournée et nous a regardé.
    
    — Si vous fermiez la porte, monsieur Hopl ?
    — Ah ! Oui. Excusez-nous ! avons-nous lancé en fermant le battant. Vous pouvez m’appeler Arnest.
    — Ernest ?
    — Non, Arnest. Avec un A.
    — Vous n’avez pas choisi non plus !
    — Non.
    
    Elle a hoché la tête en enlevant sa veste de cuir blanc poudreux. Ensuite elle s’est regardée dans la glace, a passé ses doigts dans ses cheveux enfarinés et a de nouveau soupiré.
    
    — C’est pas la joie. Vous ne m’avez pas ratée, avec votre poudre.
    — Nous sommes navré de vous avoir souillée.
    — Ce n’est pas grave. Mieux vaut mes vêtements que mon honneur. Vous avez bien une serviette-éponge ?
    — Dans l’armoire, là.
    — Merci.
    
    Elle a attendu un instant, puis elle nous a regardé.
    
    — J’espère que vous êtes seulement glandeur, Arnest.
    — Glandeur, oui.
    — Alors, si vous n’êtes pas voyeur, merci de vous tenir de l’autre côté de la porte. Ou plus loin encore, de préférence.
    — Ah, oui ! Excusez-nous.
    
    Et nous l’avons laissée se débrouiller avec la douche et les robinets. Dans le couloir, nous nous sommes gratté le crâne en signe de perplexité. La soirée de glandage qui s’annonçait si bien était en train de nous filer sous le nez ! Nous sommes passé à la cuisine nous laver les mains et, de retour au salon, nous nous sommes demandé comment nous allions procéder pour nous débarrasser de notre encombrante visiteuse. Non que nous eussions à vaquer à d’importantes occupations, mais un glandage efficace exige d’être ...
    ... pratiqué sans être importuné. Que pouvions-nous faire ? Il était exclu que nous réparassions la voiture, notre allergie au travail ne le cédant en rien à notre incompétence totale en matière de mécanique. Appeler un dépanneur ? Un taxi ? Le SAMU ?
    
    Nous en étions là à nous gratter le menton lorsque Gudule est venue nous rejoindre. Pieds nus et emballée dans une grande serviette-éponge, elle a effectué quelques petits pas de ballerine jusqu’au tapis de laine. Nous avons d’abord pensé que c’était pour en tâter le moelleux, mais ce n’était qu’un mouvement destiné à échapper à la fraîcheur du carrelage.
    
    — Excusez-moi, Arnest, mais je n’ai pas trouvé de vêtements dans votre salle de bain.
    — Vous espériez en trouver ?
    
    Elle nous a regardé en souriant, puis en plissant les yeux. Ses lunettes devaient lui manquer !
    
    — Je suis désolée. Mes vêtements sont dégoûtants. Si vous pouviez me prêter quelque chose à me mettre pendant que je les nettoie…
    — Heu… Vous comptez faire votre lessive ?
    — Je ne vais pas vous déranger. Je voudrais juste les secouer et les brosser. Il y a de la poudre partout.
    
    Nous en fûmes soulagé. Il n’était pas question qu’elle s’incruste pendant des heures. Nous avons gagné le corridor et elle nous a suivi jusque dans notre chambre.
    
    — C’est ordonné ! a-t-elle apprécié.
    — Ben, oui. Ça vous étonne ?
    — Heu… Et vous vivez seul ?
    — Nous vivons seul, en effet.
    — Félicitations. D’ordinaire, un homme seul…
    
    Elle a laissé sa phrase en suspens. Ses cheveux ...
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