Jonas - Histoires de Sexe

Jonas

... frimousse, et elle a dit « Elle ! Ce sera elle ou personne ! » Rassure-toi, j’ai fait savoir que ce serait peut-être possible, mais que ton cachet serait élevé. Bon, je t’embrasse ma mignonne, et puis je me prépare au travail, même sans toi, la lingerie n’attend pas.

Robert s’éloigna, me laissant seule avec Louise.

— Génial, pas vrai ? lui dis-je
— On verra bien, dit-elle. Mais en ce qui te concerne, c’est tout vu. Tu peux les oublier, tes rendez-vous, ton cinéma, mes baisers. Tu m’as trahie.
— Ça valait la peine, non ?

Elle haussa la voix :

— J’en sais rien, mais ça ne t’autorisait pas pour autant à montrer mon book à Robert. Figure-toi que je me montre davantage à poil dans ces photos où je n’apparais même pas que si je posais pour Playboy. Ça me dégoûte que tu me traites comme une gamine, que tu te croies tout permis sans me demander mon accord.
— Louise !

Elle avait déjà franchi la porte. Robert me réclamait déjà de l’autre côté en gueulant. Appuyée contre le chambranle de la porte, Cléo m’adressait une grimace de sympathie, un peu navrée. Je lui rendis un pâle sourire, baissai la tête et me mis au travail.

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Louise était têtue. Son infinie douceur cachait aussi un puissant caractère. Pendant des jours et des jours, je tentai de l’appeler en vain : au téléphone, sa maman me disait qu’elle n’était pas là. Jusqu’au soir où elle m’avoua, sans doute un peu gênée de devoir multiplier les mensonges, que sa fille refusait en ...

... réalité de me parler. Je laissai passer une semaine, puis pris mon courage à deux mains. C’était son avant-dernier jour de cours au lycée, avant les vacances de Noël. Je l’attendis à la sortie, craignant qu’elle m’ignore. Mais quand elle me vit, elle ralentit le pas, s’arrêta à deux mètres, me regardant, le visage fermé. Je rompis le long silence.

— Tu vas bien ?

Elle se contenta de hocher la tête, sans un mot.

— Tes examens se sont bien passés ?
— Oui. Merci.
— Louise, je ne suis pas venu tenter de me justifier. Je t’ai blessée sans le vouloir, je ne peux plus revenir en arrière. Juste te dire combien je suis désolé et combien je te respecte. Mais même si tu ne veux plus me voir, je ne peux pas supporter que nous nous quittions comme ça, avec amertume. Tu es… Je tiens à toi plus que tout au monde. Je voudrais au moins revoir ton sourire.

Louise ne disait toujours rien, mais son regard se brouillait.

— Je ne vais pas t’inviter une nouvelle fois au cinéma, on ne va pas tenter le sort.

Pour la première fois, un soupçon d’ironie apparut sur ses lèvres.

— Je voudrais à mon tour te révéler quelque chose que je fais, sans prétention, en prenant le risque que tu le juges peut-être nul. Tu sais, je joue un peu de musique, avec des amis. Robert a eu la gentillesse de nous autoriser à utiliser le studio, en dehors des shootings, à condition que tout soit chaque fois bien rangé. On répète ce soir, à 18 heures. Ça te dirait de passer ?

Son sourire s’élargit à ...