1. L'amour dans les fourrés 7


    Datte: 24/01/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Accent, Source: Hds

    Ni le maire ni l’adjoint ne se sont déplacés. Sylvain n’a été dérangé ni par l’un ni par l’autre lors de ses deux rencontres. Il a tenu le coup, honoré les deux femmes en chaleur, surprises de le voir prendre ma place, mais heureuses de soulager le mari abandonné. Arrivé avec des tonnes de réserves il s’est montré à la hauteur de sa réputation et gagné des culottes supplémentaires pour son musée.
    
    Sabine est paraît-il le meilleur coup de la région. À sa beauté naturelle elle joint un charme, une ardeur et des audaces incroyables. Il voudrait me donner des regrets? Son rapport détaillé permettrait de le croire. Au lit, sabine c’est un ouragan, un déferlement, un enchantement. Avec elle tout est permis, tout est possible. Geneviève n’est pas à négliger, mais comparée à l’épouse du maire, elle laisse une impression en demi-teinte. Pourquoi veut-il nous livrer autant de détails sur cette rencontre extraordinaire ? Il insiste sans pudeur sur les atours, les couleurs, les formes, les odeurs, décrit avec un malin plaisir les positions, les orgasmes violents, sa maîtrise retrouvée et ses prouesses renouvelées.
    
    Anne tend l’oreille, ne peut pas cacher l’émotion engendrée par le récit osé à dessein et sa rougeur encourage le narrateur. Le renard est revenu dans le poulailler. Le paon fait la roue. Prend-il Anne pour une paonne ? Envisage-t-il encore de l’ajouter à la liste de ses victoires?
    
    Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. J’ai raccroché mes chaussures de ...
    ... marche. Anne tient à continuer, ses bonnes amies l’ont convaincue des bienfaits de la marche sur la silhouette. Me le répéter, c’était prêcher un converti, mais j’ai décidé de ne plus entrer en contact avec certaines personnes peu fréquentables. Quand randonnée il y a, je vais à la pêche. Gentiment Anne me prépare un repas à tirer du sac. Nous nous quittons sur un baiser de jeunes amoureux.
    
    Le soir, j’ai droit à tous les bruits de la caravane devenue miraculeusement très sage depuis mon retrait. En somme sage comme avant le spectacle que m’avaient offert Sabine et Joël. Je n’y crois guère. Tant mieux, je ne doute pas de la fidélité indéfectible d’Anne "jusqu’à ce que la mort nous sépare". Elle l’a promis devant le maire, l’a juré dans l’église de son baptême devant le curé et en présence d’une foule de parents et d’invités. Elle a traversé des épreuves difficiles à mes côtés, sans défaillance grave. Le calme revenu chez les randonneurs me donne une sorte de sérénité bienheureuse. Je suis content de savoir les tentations éloignées. Et je pars à la pêche le cœur léger.
    
    Le poisson ne veut pas mordre aujourd’hui. Quelques misérables goujons ont été rejetés à l’eau,menu fretin sans intérêt. C’est tout. Les moustiques m’ennuient. À quoi bon insister ? Je vais rentrer, lire tranquillement mon journal, faire une petite sieste et faire une surprise à mon amour, je vais préparer le souper. Fatiguée par la marche, elle saura apprécier l’attention. Après l’effort je lui accorderai ...
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