Mise à nu sous les feuillages / Sur un banc public
Datte: 18/01/2019,
Catégories:
fh,
forêt,
jardin,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
init,
Auteur: Eroslibré, Source: Revebebe
... dressée bien qu’ayant été décochée.
La première fois que nous nous sommes rapprochés, elle et moi, c’est dans ce parc. Une précédente rencontre de travail dans un café pas trop aguichant où je souhaitais lui présenter mon deuxième roman, s’était terminée par un enlacement et des baisers pleins de fougue dans la semi-obscurité d’un parking souterrain. Oui, ce parc, ce morceau de nature que l’homme cherche toujours à rendre plus harmonieux, toujours plus beau, toujours plus agréable mais au fond si peu naturel. Il nous a accueillis à plusieurs reprises lorsque les grilles qui le protègent jalousement venaient à peine de s’écarter et quand les promeneurs se faisaient rares.
Toutefois, cet espace est trop proche de notre lieu de travail et il ne nous met pas à l’abri d’une rencontre inopportune, ses feuillages étant exclusivement domestiqués. Un parc n’est pas conçu pour ceux qui désirent se rencontrer en espérant profiter de la discrétion de la végétation, pour se livrer à toutes les formes de langage. De celui des mots, langage courant mais peut-être pas aussi sensuel que souhaité, celui du regard qui cherche à en connaître toujours plus et celui du corps, peau à peau, toison contre toison, sexe contre sexe, le seul qui embrase et qui transforme tout en un éblouissement bienfaisant et magique. À tous ceux qui conçoivent ces espaces de nature, ne les concevez pas uniquement pour les sportifs sans imagination et obsédés par leur chronomètre, pour les promeneurs de chiens ...
... ou pour les enfants souvent trop bruyants et indisciplinés. Pourquoi ne seraient-ils, ou ne recèleraient-ils pas un théâtre naturel, un jeu d’ombre et de lumière, de feuillages épais, de gazons doux, de bancs profonds et invisibles, un petit paradis dédié aux fêtes de la chair ?
***
Il fait frais pourtant nous sommes un peu trop vêtus, encore frileux l’un envers l’autre même si quelque chose nous brûle à l’intérieur, mais nous n’en avons pas conscience. Le banc sur lequel nous avons pris place est même couvert de rosée et d’un reliquat de pluie nocturne, de grosses gouttes, nous avons à peine pris le temps de l’essuyer avec un mouchoir en papier, pressés sans savoir exactement pourquoi. Je lui avais demandé de prendre son appareil photographique dans l’intention - oui cela ne pouvait être que prémédité - de lui livrer une part de moi-même et pourquoi pas la plus personnelle, celle qui sert à allumer tous les brasiers de la sensualité. Nous avons parlé, certainement beaucoup de notre travail, ne peut-il pas nous laisser en paix celui là, mais faut bien commencer d’une façon ou d’une autre ! Nous avons fumé, moi très vite, ne prenant pas le temps de m’enivrer d’une fumée réconfortante. Mais survient le moment où je dois m’exécuter, où je dois franchir le pas qui, sans être terrible, me fait tout de même un peu peur. Cependant il me semble que je ne peux plus reculer, Eros est tout en moi. Je me lève en vacillant, je me recule légèrement et je me tiens à deux mètres d’elle. ...