Voilà c'est fini
Datte: 14/01/2019,
Catégories:
fh,
extracon,
amour,
jalousie,
nonéro,
Auteur: Café-clope, Source: Revebebe
... s’est foutue de moi ? Trop faible ? Il doit savoir s’y prendre, pour lui donner du plaisir, la toucher physiquement et moralement. Tu es un salaud, mec, tu n’avais pas le droit. Tu aurais dû au moins me laisser une chance de te détester. De dire que c’est ta faute. Mais non, monsieur Parfait. Tu me fais chier.
Je fais peur à un rat qui émet un couinement de protestation lorsque je fais mine de lui donner un coup de pied. Le fleuriste, le Celtic. L’esplanade, avec son kebab encore ouvert.
Les guichets m’attendent, promesse d’un retour au pays natal. Dans mon environnement. Je suis peut-être un saumon, non ? Après la saison des amours, je m’en retourne d’où je viens, pour y mourir. Je ne sers plus à rien. Le RER est dans vingt minutes. De quoi fumer une cigarette, avec un café pour tenir le choc. Bien sûr, il ne pourra rien pour moi. La caféine ne commencera à faire son effet que lorsque je serai déjà arrivé chez moi. Tant pis. J’ai besoin de ça. Un petit réconfort. Ma chemise est trempée de sueur. Une dernière cigarette. Puis je prends l’escalator.
Ce que j’ai pris pour un bruit de train n’en est pas un.
Bien évidemment, il aurait été étonnant qu’on passe au travers. J’ai vraiment du bol, non ? Moi qui déteste la pluie. Les taches mouillées, sur mon t-shirt. Merde, du café ? Non. Ça n’est même pas chaud ? Enfin… pas plus que mon corps. Ça fait cinq bonnes minutes que je chiale comme une madeleine. Personne sur le quai pour me voir. Mon orgueil est sauf.
Mais ...
... qu’est-ce que j’aimerais bien que là, maintenant, on me mette la main sur l’épaule en me demandant juste « Pourquoi vous allez si mal ? »
Vider mon sac. Auprès de qui ?
Les éclairs. Intranuageux, diffus. Une lumière lugubre, qui préside à mes propres funérailles. En tout cas un bout de moi-même. Le rivage qui paraissait si proche il y a peu, n’est déjà plus visible. Perdu dans l’océan, sans but ni direction. Nulle part où aller, même pas un archipel pour se poser. Une anomalie dans une continuité aqueuse qui n’est pas la sienne.
Le tonnerre succède de plus en plus vite aux éclairs. Ça se rapproche. Un bruit sourd, continu, se répand sur le silence de la ville. Parfois, un moteur, au loin, rompt cette tranquillité. Je saisis mon téléphone portable. Je vais lui écrire un sms.
Alors, tu vas lui écrire quoi ?
Un message d’adieu ? Non. Minable. Un dernier je t’aime ? Pathétique. Lui faire part de mon sentiment ? Celui d’avoir été trahi ? Bien. Le mal est fait. Elle ne reviendra pas vers moi, je ne reviendrai pas vers elle. Alors quoi ? Tu veux lui envoyer quoi, bordel ? C’est fini, tu n’as déjà plus rien à lui dire. Ton sms, elle ne le lira peut-être même pas, trop occupée à lui donner du plaisir, ou à en prendre, à califourchon sur lui, gémissant son prénom au rythme de ses coups de boutoir.
Non, arrête. Arrête ça.
Tu es vaincu, ce n’est plus la peine.
Ça fait mal, hein ?
Putain, oui, ça fait mal. Quelque chose est mort, une fois de plus. C’est mort, comme ...