Voilà c'est fini
Datte: 14/01/2019,
Catégories:
fh,
extracon,
amour,
jalousie,
nonéro,
Auteur: Café-clope, Source: Revebebe
Le monospace se gare un peu plus loin. Créneau impeccable. Ils débarquent. Au loin, je les vois s’approcher, la main dans la main. Ça fait bizarre, mais je m’y attendais. Les derniers mètres qui les séparent de moi me semblent interminables. Elle. Ses yeux verts en amande. Putain, je m’y noierais. Cette lueur, je la connais. Mais elle est gênée, et elle se mort la lèvre, en me lançant ce petit sourire en coin que je lui connais lorsqu’elle est mal à l’aise. Lui, la couvre de son regard caressant. Je n’existe pas, pour lui. Existerai-je un jour ?
Soudain, je me rends compte de ma connerie. Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter ? Pourquoi elle m’a demandé, aussi ? Je me suis foutu dans un beau pétrin. Comme si j’avais envie de le voir, lui… Comme si j’avais envie de voir comment il est avec elle, comment elle est avec lui.
La soirée va être longue.
Ils sont devant moi, et je sais que j’arbore mon sourire le plus crétin. La bise, bien sûr. Nos yeux se croisent. Elle sait que je songe à ses lèvres et à sa langue. Merde, j’avais oublié combien ses joues étaient douces. En me redressant, je me tourne vers lui. Beau gars. Très beau gars, même. Brun, grand, yeux bleus. Sourire naturel, bras et corps musclés. Scientifiquement décoiffé. Pas de fausse note sur l’apparence. Poignée de main franche et cordiale, il initie la conversation. Il se montre adorable. Je ne suis qu’un sympathique étranger pour lui. Un de ses copains de boulot à elle. Il m’explique que ça fait longtemps ...
... qu’elle lui parle de moi. En bien, naturellement. Comme elle n’arrête pas de me parler de lui, d’ailleurs. Il est si parfait qu’il m’énerve déjà.
Je propose qu’on se dirige vers chez elle, notre destination finale. J’ai l’impression très nette de tresser la corde qui va me pendre.
Pendant le trajet, elle minaude, ils se parlent à l’oreille, s’embrassent discrètement. Le parfait petit couple. Elle semble si heureuse, avec lui. Autant qu’elle semble l’être avec moi. Semble. Car, finalement, est-ce qu’elle ne joue pas, avec moi ?
Une fois arrivés chez elle, il me pose des questions. Par pure politesse ? Même pas, il semble vraiment chercher à me connaître. Je dois faire partie de ces types formidables, que les femmes considèrent comme faisant partie de leurs meilleures amies. S’il savait…
Elle n’ose pas me regarder franchement en face. Juste un coup d’œil de temps à autre. Je remarque que ses mains ne vont pas vers lui. Comme si elle avait honte. Lui est comme il faut. Tendre, câlin, sans être étouffant. Mais il a un défaut, ce con ?
Je ne peux pas m’empêcher de regarder où il met ses mains. Non, mec, non. Pas ça. Pas sur ses fesses, putain. Tu te crois où ?
Elle se laisse faire.
Je n’existe plus.
Ses grands yeux à lui ne renvoient que tendresse, admiration. Il la vénère. C’est une évidence. Et elle, elle se sent bien avec lui. Avec ça. Elle en a besoin. Et moi ? Tu m’as oublié ? Tu as oublié ce que je suis pour toi ? Elle ronronne presque à son oreille. ...