Trois mois de vacances
Datte: 13/01/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
voyage,
amour,
Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe
... qui suivent… Soudain, un choc dans le dos. Première pensée : un requin, fin de l’histoire.
Fausse alerte ! Point de squale, mais un des deux dinghys améliorés qui, par je ne sais quel miracle, a échappé à la catastrophe. Tant bien que mal, je me hisse à bord. Je ne prends pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. Je dois me signaler à d’éventuels survivants.
Heureusement, notre capitaine nous avait obligés, avant le départ, à un exercice d’évacuation. Je sais quoi faire. Je sors de son compartiment « le pistolet à fusées ». Merde, il n’est pas chargé. Je cherche des cartouches : aucune. Ça commence bien. Je me rabats sur la lampe torche en priant pour qu’elle fonctionne.
Elle est assez puissante. Je l’agite au-dessus de ma tête en criant :
— Par ici ! Par ici !
Je m’époumone plusieurs minutes jusqu’à en perdre la voix. Sans résultat. De guerre lasse, je balaie méthodiquement l’océan avec le faisceau lumineux faiblissant de la Maglite. Mais à part l’autre canot et de nombreux débris flottants, pas âme qui vive. Alors que j’allais abandonner, je devine plus que je ne vois une main qui s’agite à quelques encablures de mon embarcation. Sans doute mon imagination qui me joue des tours. Je récupère une rame. Après quelques tentatives maladroites, je parviens à me rapprocher de ma vision.
Je reconnais la nana qui était sur le pont avec moi. C’est bien ma chance : il fallait que ce soit c’te pétasse brune qui se croit sortie de la cuisine de Jupiter. Logique ...
... quelque part, puisque nous étions les seuls sur le pont. Malgré l’envie qui me tenaille, j’peux pas la laisser se noyer. Je garde la Maglite braquée sur elle et tente, en m’aidant de la pagaie, de me rapprocher. C’te garce, par chance, nage bien, car lors de l’exercice de survie, le capitaine n’avait pas jugé utile de nous apprendre à manœuvrer le canot.
Lorsqu’elle est suffisamment proche, je lui tends la rame. Elle s’y agrippe fermement.
En d’autres circonstances, peut-être aurais-je apprécié de sentir la fermeté de sa petite poitrine lorsque je la hisse à bord.
En d’autres circonstances, peut-être m’aurait-elle tancé parce que je l’ai un peu peloté.
En d’autres circonstances, peut-être aurais-je été excité à la vision charmante et au clair de lune de son corps ravissant moulé par ses fringues trempées.
En d’autres circonstances, peut-être aurait-elle été choquée par mes regards concupiscents.
Ici rien de tout ça ! Je la tire au sec et elle s’écroule dans le canot, tentant de reprendre son souffle.
D’ailleurs, je ne m’occupe déjà plus d’elle : j’ai recommencé à agiter ma torche en m’époumonant. Sans résultat aucun. Soudain sa voix retentit :
— Vous feriez mieux d’éteindre cette loupiote. Nous pourrions en avoir besoin plus tard.
— Mais s’il…
— Il n’y a pas, me coupe-t-elle, le yacht a explosé. Nous sommes saufs parce que nous étions à l’extérieur. That’s all !
En plus, elle se la joue en parlant anglais. Elle est vraiment gonflante. J’aurais ...