1. 1968 : une révolution puissance X (4)


    Datte: 12/01/2019, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: blueyes, Source: Xstory

    Marianne avait son idée en tête :
    
    — Viens, je connais un endroit trop cool.
    
    Le Perroquet bleu, le lieu branché avec sa cave transformée en salle de concert. Une étuve grouillante et enfumée. Pour Sandrine, yeux écarquillés, un univers totalement inconnu. Marianne, elle, parfaitement à son aise. Sur scène, un groupe massacrait allégrement For your love des Yardbirds. Un son saturé-pourri, à la limite de l’inaudible. Alors, repli stratégique vers le bar. Marianne se hissa sur un tabouret, pas gênée d’exhiber, perchée ainsi, la jupe encore raccourcie par la perspective, des hauts de cuisses délicieusement bronzés. Un brin de contre-plongée et on materait la culotte. Sandrine préférait rester debout. Le barman se précipita pour prendre la commande.
    
    — Un rhume coca, s’il vous plaît !
    
    — Quoi ?
    
    — Rhum coca !
    
    Le type était sans doute dur d’oreille. II se pencha par-dessus le comptoir, reluqua le plus possible vers la fourche, dévora des yeux la chair si appétissante, dodue, pleine et galbée, satinée et dorée, comme laquée par d’incessantes promesses de caresses. Et s’il n’était pas dans le bon angle pour accéder visuellement à l’entrecuisse, le lot de consolation n’en était pas moins très généreux : les lourdes poires qui débordaient du décolleté...
    
    — Avec ou sans glace, Mademoiselle ?
    
    ... De toute évidence, le barman, aimanté vers les appâts, a presque basculé de l’autre côté du comptoir, comme hypnotisé par la magnifique surabondance mammaire, jouait la ...
    ... montre. Marianne dut répéter trois fois. Elle avait l’habitude. Ne s’offusqua pas.
    
    — Et toi, Sandrine ?
    
    — Euh non, pas d’alcool. Juste un coca.
    
    Deux gorgées à peine et deux mecs apparaissent. La trentaine, friqués, grands, plutôt beaux gosses. Marianne glisse à l’oreille d’une Sandrine hyper-sur la défensive :
    
    — Ils ont l’air hypercool.
    
    Les présentations :
    
    — Au fait, moi c’est Julien, mais tout le monde m’appelle Juju.
    
    — Moi c’est Jimmy, paraît que je ressemble un peu à Jim Morrison.
    
    — Juju et Jim... Facile à retenir. Presque comme dans le film... J’ai adoré.
    
    D’habitude Marianne ramait, devait évincer nombre de boulets et autres morts de faim avant de trouver un coup potable. Ce soir, c’était jour de chance. Dès la première drague, bonne pioche.
    
    Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, une rapide remise en contexte s’impose. Juillet 1968. Deux cousines lâchées sur une Côte d’Azur pas encore saccagée par le tourisme de masse, dans une France en pleine ébullition. Marianne a pris à fond le virage de mai, le grand chamboulement sociétal, culturel et surtout sexuel. Elle n’a qu’une philosophie de vie : profiter de chaque instant. A l’inverse, Sandrine est restée sagement coincée de l’autre côté du carrefour, n’a pas du tout suivi le mouvement émancipateur. Petite bourgeoise provinciale, très « old school », elle a l’équivalent d’un siècle de retard.
    
    Cependant et sans aucune arrière-pensée, Sandrine accepte la discussion. On n’est quand ...
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