1. Fantasme d'un écrivaillon (annexe à "Conte de Noël")


    Datte: 11/01/2019, Catégories: délire, Humour contes, Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... à endormir un régiment d’insomniaques. Ensuite, il y a tous les détails que je vous ai donnés dans les mails.
    — Il n’empêche la probabilité était faible.
    — Je sais. C’est pour ça que, dans nos échanges, j’y suis allée pas à pas. Et puis ça m’amusait de vous sentir sur les charbons ardents.
    — C’est gentil ! Et si vous vous étiez plantée ?
    — J’aurais été très déçue. Je trouve très agréable de vous avoir inspiré une telle histoire, moi qui suis sexy comme une vieille poubelle, surtout en ce moment.
    
    Je ne pouvais laisser passer ça. Je lui pris la main. Elle la referma sur la mienne.
    
    — Vous ne pouvez dire ça… Vous êtes très ban… séduisante et la grossesse vous rend encore plus…
    — N’en jetez plus. N’oubliez pas que vous m’avez traité en « dentiste aboyeuse » selon l’un de vos critiques.
    — Seulement dans le cadre professionnel !
    — Oui ! Ensuite vous m’avez transformé en lesbienne autoritaire.
    — Mon imagination délirante !
    — Là, c’est sûr ! Quand vous parliez de votre banalité…
    
    Nos mains entamaient un dialogue parallèle. Le silence s’installa pour quelques secondes. Un ange animé d’intentions douteuses traversa la salle. Elle le rompit.
    
    — Ça se voyait tant que ça ?
    — Quoi ? coassais-je très intelligemment.
    — Que j’étais pas baisée !
    — Ce n’était qu’une histoire. Vous en avez été le déclencheur. Vous n’étiez plus ma dentiste, mais la dentiste de Dominique Durand. Ça m’arrangeait que celle-ci n’ait pas une vie sexuelle épanouie. De plus vous sachant enceinte, il ...
    ... m’était difficile de supposer que vous n’aviez pas de vie sexuelle. Et vous me paraissiez si épanouie, d’ailleurs vous le paraissez toujours.
    
    Ce compliment lourdingue atteignit son but. Spontanément, elle porta ma main à ses lèvres et y déposa un baiser.
    
    — Vous êtes trop gentil ! Il ne faut pas se fier aux apparences ! Je n’étais pas et je ne suis toujours pas baisée ! Remarquez qu’aujourd’hui ! Baiser une baleine, faut avoir envie !
    
    La baleine en question, j’en aurais bien fait mon quatre heures. Comme le chantait « je-ne-sais-plus-qui », elle avait la peau du ventre bien tendue mais elle avait la poitrine qui allait avec. Ses seins ne se contentaient plus de remplir agréablement son pull, il le déformait carrément. Sans parler de ses yeux, promesses de… Elle continuait. Perdu dans ma rêverie, j’avais perdu le fil.
    
    — … que je voulais garder le bébé, il m’a laissé tomber. Sur mon désir d’enfant, vous ne vous étiez pas trompé.
    
    Elle se confiait à moi comme si nous nous connaissions depuis toujours.
    
    — C’était pas difficile… Votre copain disiez-vous…
    — Il a pris la poudre d’escampette. Et ne soyez pas désolé. Je suis plutôt soulagée.
    — Si vous le dites…
    
    Nos mains se séparèrent le temps de boire. Quand elle posa sa tasse, sa main se posa de nouveau sur la mienne avec tendresse.
    
    — Par contre, vous vous êtes trompé sur un point.
    — Vous n’êtes pas lesbienne ?
    — Ça bien sûr. Mais aussi, je n’habite pas un studio à côté du cabinet. J’ai un appart à Bourg. À ...
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