1. C'est ça l'amour ?


    Datte: 24/12/2018, Catégories: fh, fbi, pénétratio, fdanus, amourdram, Auteur: Jules Gratien, Source: Revebebe

    ... culpabilité.
    
    Si j’avais la rage tout à l’heure, c’est seulement parce que ça m’avait permis de respirer, de garder la tête hors de l’eau. Maintenant je lui demande de ne pas se sentir fautive pour ce qu’elle a fait. J’ai toujours ressenti le désir des femmes comme un don, une chose subtile, fragile, hors de la compréhension des hommes. Avec elle, le désir se fait tellement rare, volatil, qu’il en devient mystique. C’est peut-être pour cela que je lui donne autant de valeur. Sans doute est-ce une des raisons pour lesquelles je l’aime autant, parce qu’il est si difficile de l’aimer et de s’en faire aimer.
    
    Tête baissée, Cécile m’écoute. À son tour de rester muette, d’entendre le son de ma voix et de réfléchir à l’écho qui se produit en elle. Je poursuis alors :
    
    — Si tout ton désir va aux autres, je n’ai plus rien à faire avec toi. Tu vas la revoir ?
    — Oui.
    — Eh bien, profite de ce que t’apporte la vie ! C’est un petit miracle, ne le laisse pas se perdre, ou gâcher parce que tu as l’impression de faire quelque chose de mal. La vie est trop moche pour se permettre de renoncer à ce genre d’aubaine.
    — Tu le penses vraiment ?
    — Bien sûr. Même que ça me tue.
    
    La voix un peu voilée, elle s’est rapprochée de moi. Elle est maintenant tout près, presque à me toucher, comme pour une confidence.
    
    — Tu sais, je lui ai parlé de toi. Dès le début. Beaucoup. Elle sait que tu existes, que tu comptes pour moi.
    — Ouais ?
    — Bien sûr ! Elle n’est pas jalouse. Elle dit seulement ...
    ... que je dois apprendre à accepter mon hétérosexualité.
    
    Je bondis. Assez bizarrement, Cécile intervertit la plupart du temps les mots hétérosexuel et bisexuel. Ce qui nous a offert pas mal de malentendus dans un domaine déjà bien compliqué. J’y vois un indice de la confusion psychologique, reflet du chaos de sa libido. Mais je ne relève pas. Il me faut simplement quelques secondes avant de m’en rappeler, et de comprendre ce qu’elle vient de me dire. J’ai quitté à présent la pièce pour le couloir de l’entrée, et je m’apprête à enfiler mon blouson décroché d’une patère.
    
    — Je ne trouve plus rien à te dire. Je m’en vais.
    — Non, c’est idiot, reste.
    — Pourquoi ?
    
    Elle m’a suivi de près. Tout contre moi, elle se colle. Sa joue sur mon épaule, elle me retient de ses bras refermés sur ma taille. Un instant, je demeure sans bouger, les bras trop lourds le long du corps, mais finis par la serrer très fort sur ma poitrine. Quand je relâche mon étreinte, elle recule d’un pas et fait glisser sa main entre mes jambes. À travers la toile de mon pantalon, elle s’empare de mon sexe qu’elle fait rouler un instant entre ses doigts. Pour me faire bander à ce moment, il m’aurait bien fallu rassembler tous les fantasmes de mon adolescence, l’intégrale pornographique, les détails les plus salaces de mon expérience érotique.
    
    — J’aime quand tu me prends dans tes bras et que tu me serres. J’aime ta bite. Je n’ai que toi pour ça.
    — Vraiment ?
    — Bien sûr ! J’ai envie de toi, j’ai envie de ta ...
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