Descente au Paradis (6) - Histoires de Sexe

Descente au Paradis (6)

... fois qu’il est enclenché, rien ne peut plus l’arrêter : tu te fonds en Moi, et Je me fonds en Toi. C’est quelque chose que je ne comprendrai qu’une fois que toi et moi ne feront qu’Un.

— Si j’ai encore la possibilité de me réveiller demain matin avec ces émotions négatives, pourquoi venir me voir maintenant ? Si nos interactions n’ont aucun effet sur mon existence, pourquoi venir m’en parler ?

Le petit être sourit, et retourne s’assoir. Suzanne tend les mains, et le phallus en bois apparaît.

Ces échanges ne te sont pas destinés, Suzanne. Et ils auront leur importance au moment voulu.

Suzanne sait ce qu’elle a à faire : lentement, elle s’allonge sur le sol...

***

Suzanne s’éveille, lentement : elle met du temps à émerger. Allongée sur le dos, la couverture posée délicatement sur son ventre exhibe sa poitrine, et au cours d’une fraction de seconde, le vide se forme dans son esprit. La belle quadragénaire se redresse sur ses coudes, puis regarde ses mains : son visage ne bouge pas, même lorsque les souvenirs reviennent petit à petit. D’abord son mal-être, puis la cuisine avec le verre d’eau, la vue du sexe turgescent de Marcel, ses baisers, ce qu’il s’est passé sur le canapé, la sensation de son sexe forçant l’entrée de sa fleur dégoulinante de mouille, son cerveau déconnecté. Tous ces évènements lui reviennent en tête, passent au travers de son esprit, et s’enfuient : la belle ne ressent rien, elle est étonnamment apaisée, parfaitement calme et sereine, et ...

... c’est précisément cela qu’elle ne comprend pas.

De manière mécanique, Suzanne se lève, complètement nue : une sensation étrange l’envahit. Elle baisse les yeux vers sa foufoune, et ressent de légères petites démangeaisons au niveau de sa toison : elle se gratte. C’est probablement psychologique, puisque Marcel a joui sur son corps. Pourtant, elle aurait juré, hier soir en s’endormant, ressentir une honte extrême en se levant ce matin : après tout, le vieil homme a souillé son corps, et elle a souillé son âme en participant activement à leurs ébats. Pendant les quelques minutes au cours desquelles l’action s’est déroulée, elle avait complètement perdu le contrôle de son corps : ça devrait pourtant la faire réagir, non ? De nouveau, elle a cette sensation de vide, puis ses pensées reprennent leur cours normal. Intriguée, elle essaie de la reproduire, et y parvient, une seconde ; mais cette fois-ci, la sensation est moins forte.

Bizarrement, son esprit est en révolte, mais son corps n’est plus en adéquation avec ses idées. Elle est toujours la même personne, avec le même avis sur les mêmes questions, mais ne ressent plus les émotions qu’elle associait à ces pensées. Des images de Marcel lui reviennent : bedonnant, hirsute, le regards pervers d’un prédateur, détaillant chaque parcelle de son corps comme le Saint Graal, prêt à lui sauter dessus, ce qu’il avait fait, mais elle ne ressent plus de dégoût. En premier, c’est le désir qui réapparait : son bas-ventre chauffe, ses ...