Perte de ma virginité - Histoires de Sexe

Perte de ma virginité

... capital de regarder par les trous de serrures », mais vous m’avez accusé de ne rien connaître à la vie et c’est pour en savoir un peu plus que je m’y suis penché.

Médusée par autant de hardiesse, humiliée de se savoir non seulement découverte, mais surtout sans défense, Marie-Laure ne bougeait plus. Immobile, les bras ballants le long du corps, son regard trahissait sa résignation. Sans pitié, mais la jeunesse ardente ne cultive que rarement cette vertu, je continuais :

— La vertueuse Laurette, reversée sur un lit, besognée par le mari de sa soi-disant meilleure amie, les seins à l’air, les cheveux ébouriffés… voilà une scène qui m’en a beaucoup appris sur la nature humaine.
— Tu es abject, souffla-t-elle, comme dernière tentative de défense.
— Évitez s’il vous plaît ce genre de vocabulaire. Vous imaginez l’effarement et la déception de ma chère maman, si son fils préféré venait, les yeux humides de chagrin, lui raconter que Laurette, sa plus vieille amie, la trompe avec son propre mari. Comment éviter le scandale ? Vous, si dédaigneuse, si fière, chassée au petit matin comme une servante qui aurait fauté sous le toit de sa maîtresse…

J’étais à bout d’arguments et un léger sentiment de honte commençait à s’insinuer. Marie-Laure paraissait pitoyable. Sa morgue habituelle s’était évaporée et elle semblait avoir abandonné toute tentative de révolte même désespérée. Que faire de ma vengeance, de cette victoire de haute lutte dont, finalement, je ne tirais qu’un ...

... plaisir plutôt médiocre ? J’imaginais, mon honneur d’homme – que je reconnais aujourd’hui mal placé - lavé par cette mise à mort. C’est alors qu’elle murmura quelques mots incompréhensibles.

— Pardon, je n’ai pas compris…

Elle reprit à peine plus distinctement

— Qu’attendez-vous de moi ?

Je n’avais pas véritablement imaginé de suite à cet épisode et une pensée insidieuse chassa le faible sentiment de honte.

— Ce que j’attends de vous ?
— Oui.
— Eh bien… comment dire…

Il fallait que je me ressaisisse, je commençai à avoir l’air ridicule. Avec autant d’audace qu’un cynique des plus madrés, je lançai d’un ton faussement assuré.

— Vous m’avez à plusieurs reprises traité avec beaucoup de mépris de « petit puceau ». Vous avez raison, du moins sur ce point. Au risque de vous choquer, mais il vous en faudrait sûrement davantage, je reconnais qu’en matière de femme mon expérience est assez limitée : quelques images sur papier glacé, quelques baisers volés ; autant de caresses sur les seins de mes amies les plus dévergondées. Mon expérience, en effet, se limite généralement à mes cinq doigts qu’accompagne mon imagination.

Je laissais quelques secondes de silence, pas tant par plaisir de leur effet théâtral, mais simplement pour puiser en moi un restant de courage.

— Pour être franc et direct, je pensais qu’en échange de mon silence et de ma discrétion, vous auriez pu me débarrasser de ce pucelage qui d’ailleurs, si je vous en crois, semble être une tare à mon ...