1. Hallucination - Billevesée et Gaudriole !


    Datte: 14/02/2018, Catégories: ffh, fplusag, fsodo, init, historique, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... s’y est rien passé. J’ai seulement voulu retenir Mademoiselle Käthe et…
    — Abstenez-vous de ces boniments mensongers et ne vous enferrez point davantage, pour vérifier mes craintes, c’est moi qui tantôt sous la table vous ai fait croire que ma fille recherchait votre contact et non seulement vous n’avez pas fui ses effleurements présumés, mais avez mis beaucoup d’ardeurs à y répondre. Venez donc à dix heures précises dans ma chambre où nous arrêterons votre châtiment. Si vous deviez vous soustraire à cet ordre, je vous préviens que j’en informerais qui de droit sur le champ.
    
    C’est donc en tremblant qu’à l’heure dite je me rendis à la chambre de dame Elfriede. Lorsque je frappai à sa porte, je perçus un insolite branle-bas et peut-être quelques chuchotis. J’imaginai alors, son mari armé soit de sa gigantesque rapière, soit de quelque dague affilée et se dissimulant dans l’ombre, ou pire des domestiques brandissant des gourdins ignobles et se cachant derrière les tentures lorsqu’enfin elle m’ouvrit sa porte.
    
    Elle affichait cet air sévère qui m’épouvantait et comme j’hésitai toujours à entrer, elle agrippa mon bras pour me tirer à l’intérieur puis pousser le loquet. Elle se métamorphosa, arbora subitement le plus gracieux des sourires qui acheva de me déconfire. Dès lors, je ne vis plus que les tapisseries qui tremblaient, puis son sourire, des ombres qui s’agitaient dans le recoin le plus obscur de la pièce, puis son sourire, des lueurs métalliques surgies des tréfonds ...
    ... de la chambre, puis son sourire. J’entendis des grincements sinistres émanant du fond de l’immense armoire et me rassurais, une fois de plus, à son sourire. Elle s’était changée et son nouveau costume la rendait encore plus désirable. Il modelait mieux son corps et exposait avantageusement ses formes. De surcroît, tout blanc, il s’harmonisait si parfaitement à son teint que dans le faible éclairement céans je pus, à défaut de la voir, au moins la deviner presque dépouillée de toute vêture.
    
    — Prenez donc ce siège, jeune polisson et racontez-moi comment vous avez circonvenu ma fille ?
    
    Le ton était apaisé et badin, à peine narquois. Elle s’assit face à moi dans une large chaise curule en rejetant légèrement sa tête en arrière. Elle remonta les manches de son habit sur l’ivoire immaculé de ses beaux bras et respirant profondément avec un air de patience accablée, attendit ma réponse.
    
    — Je vous assure Madame qu’il s’agit d’un malentendu et que si j’ai effectivement osé auprès de votre enfant quelques galantes paroles, telles qu’on en doit à une hôtesse de sa qualité, elle n’a pas daigné les entendre.
    — Il est curieux qu’à mon attention vous n’ayez proféré pareils compliments, il est tout aussi étonnant qu’à son oreille il vous les ait fallu murmurer, elle n’est point sourde que je sache.
    
    Puis changeant brutalement de conversation comme pour signifier que ce sujet était épuisé, elle interrogea :
    
    — Vous revenez de Nuremberg, c’est là très grande capitale et fort belle ...
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