1. Hallucination - Billevesée et Gaudriole !


    Datte: 14/02/2018, Catégories: ffh, fplusag, fsodo, init, historique, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... honorable. À défaut de me satisfaire pleinement, ce dévolu m’apaisa et m’occupa. Je me berçais dès lors en langueurs malignes et profitais de mes assez longs et fréquents moments de liberté, quand je ne peignais pas, pour assiéger Mademoiselle Käthe d’une cour assidue. La partie n’était pas gagnée cependant, et la belle semblait me considérer comme relevant davantage de la domesticité que de son monde.
    
    Je lui fis, à l’envi, révérences et compliments si hardiment qu’elle consentit à me concéder un brin d’attention. Ce jour-là, elle avait daigné m’accorder la faveur d’une promenade dans le parc du domaine familial, sur les rives de l’Andlau. J’avais multiplié mes éloges et, alors qu’au retour nous approchions de la demeure, je laissai entrevoir ma flamme. Elle s’enfuit et, la poursuivant, je tentai de la retenir par une manche de son habit. Le brusque mouvement qu’elle fit pour se libérer lacéra le vêtement et me révéla les splendeurs frémissantes d’un jeune sein d’albâtre. Consternée, elle s’arrêta tandis que j’en profitai pour me confondre en excuses tout en la serrant dans mes bras. Elle me repoussa sans y mettre trop de vigueur et s’échappa rouge comme les pivoines du jardin. Sa mère nous épiait derrière le volet de sa chambre d’où elle ne vit que la fin de la scène qui la persuada que j’avais une liaison avec la pucelle.
    
    Au dîner, ne me doutant de rien, je surveillai la donzelle placée juste face à moi, aux côtés de sa mère. Je constatai que la manche décousue avait ...
    ... déjà été très habilement raccommodée. Sans me témoigner de vindicte particulière, elle s’efforça néanmoins de porter ses regards partout hormis sur ma personne. Cela ne m’affecta nullement et j’en conclus qu’il me faudrait à l’avenir améliorer mes tactiques de séducteur. J’en étais à ces réflexions quand son pied vint s’égarer contre ma jambe. Ce n’était d’évidence pas là un accident et sa pression insistante ne pouvait laisser de doute : il espérait être agréé et quémandait réciproque. Je sondai à nouveau les traits de ma vis-à-vis pour constater qu’ils demeuraient impénétrables. Je séquestrai donc cette jambe entre les miennes et la serrai fougueusement tout en veillant à n’en rien laisser paraître sur mon visage. Cela se prolongea tout au long du repas sans qu’à aucun moment nous n’affichions les troubles que nous inspiraient ces jeux affriolants. Käthe se retira ensuite dignement sans d’aucune manière m’engager à la suivre. Ce fut sa mère qui vint me proposer de rejoindre avec elle la bibliothèque pour lui faire lecture. Je n’y fus pas plus tôt entré qu’elle m’admonesta avec fureur :
    
    — Monsieur je sais que vous avez, profitant de nos obligeances à votre égard, séduit ma fille et je compte vous demander réparation de cet outrage.
    — Il n’en est rien, je vous le jure. J’ai bien de l’affection pour Mademoiselle votre fille mais…
    — Cessez là, car vous mentez effrontément.
    — Mais je vous assure…
    — Silence manant, je vous ai aperçu cet après-midi dans le parc !
    — Il ne ...
«1234...15»