1. Ascenseur vers l'azur


    Datte: 16/12/2018, Catégories: extracon, ascenseur, miroir, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... atteinte là où elle est vulnérable, car elle mord sa lèvre inférieure, bascule sa tête en arrière, retient son souffle. Vingt-sixième étage. Le temps peut s’arrêter, l’ascenseur se bloquer, courant coupé, black-out de plusieurs heures sur la ville. Juste pour nous deux.
    
    Après s’être frayé un passage le long du sillon, mon index effleure la rosette anale. Raphaëlle tressaille, comme sous l’effet d’un contact électrique. Elle murmure « Oui, oh oui ! » Cet endroit est si sensible que j’ai l’impression que si je continuais, soit en glissant mon doigt à l’intérieur de l’orifice, soit en me contentant de tourner autour, elle pourrait jouir de cette façon. Vingt-huitième étage.
    
    Nous sommes collés l’un à l’autre. Nos sueurs d’amants se mêlent dans l’étroite cabine. Mon cœur bat à se rompre : je vais peut-être mourir avant d’atteindre le sommet du ciel, le soleil câlin, les ailes fondues comme Icare. Dans les miroirs où nous sommes multiples, j’ai une drôle d’allure : ma cravate est à moitié défaite, et un pan de ma chemise sort de mon pantalon. Raphaëlle, par contre, à l’approche de son royaume, n’a rien perdu de sa féminité superbe. Je l’amène à se tourner légèrement afin d’admirer les images ...
    ... dupliquées des sublimes hémisphères rosés entre lesquels fouille mon doigt. Elle, fière de son corps qu’elle m’offre à dévorer du regard et des mains, se prête complaisamment à ce jeu qui ne dure qu’un court instant dans la réalité, mais sera durablement imprimé dans ma mémoire.
    
    Le monde et ses problèmes ont disparu en dessous de nous : je suis tout entier présent pour elle, comme elle l’est pour moi, et notre présence mutuelle permet que notre union soit pure de toute réserve. Nous nous élevons vers notre joie complète, et cela seul compte à présent.
    
    Vingt-neuvième, niveau final. Le « ding » de l’ouverture nous invite à quitter ce lieu minuscule. Dans moins d’une minute, nos vêtements voleront dans toutes les directions, je vais rendre gloire à ce corps de femme qui se tient près de moi, et je compte bien le faire d’une manière éclatante ; il n’y a rien de plus important, et je crois pourvoir affirmer, sans grand risque de me tromper, que c’est réciproque. Le voyage vertical s’achève, prélude à notre ébat horizontal, à notre exultation charnelle. La porte de l’appartement de ma tendre maîtresse est située juste en face. Allons nous y aimer, cette fois dans un paradis de confort et la sécurité. 
«1234»