« 50 nuances » et dérivés : une revendication paritaire ?
Datte: 15/12/2018,
Catégories:
méthode,
nonéro,
Auteur: Fredelatorsion, Source: Revebebe
... traité, il peut servir pendant des heures. Il méritait bien un peu d’intérêt !
Et justement, les héroïnes revendiquent, non seulement le droit au plaisir, mais encore le droit à un désir impérieux et parfois obsessionnel ; elles en arrivent à supplier, intérieurement ou pas, qu’on les prenne. Il faut absolument que leur mec leur remplisse le ventre, là, tout de suite, immédiatement, sinon elles meurent ! C’est une grande nouveauté littéraire : voici que les vagins ont faim ! Et voici du coup les femmes égales des hommes par leur libido, tant pis pour le père Freud ! Mais cette parité ne suffit pas, il faut la compléter.
Les hommes bandent, ça se voit. Que peut-on faire pour mettre les femmes à égalité ? On les fait mouiller. L’homme de leur vie ne ferait-il que les prendre par le bras, ces dames sont aussitôt inondées et ont besoin d’être prises dans la seconde. Anastasia Steele en arrive à mouiller parce qu’elle sent l’odeur du gel-douche de Grey.
Le propos est clair et sans équivoque idéologique : les femmes désirent, autant et aussi fort que les hommes, et ce désir est physiquement constatable. Hommes et femmes sont donc aussi libidineux et peu discrets les uns que les autres ; face à la sexualité, ils sont sur un pied d’égalité.
Il y a beaucoup de vrai là-dedans et je sais qu’une femme très amoureuse mouille inconfortablement sa culotte plus souvent qu’à son tour. Mais encore une fois, les auteures dédaignent les phénomènes visibles du désir féminin. Les ...
... héros plongent allègrement leurs doigts dans des vagins détrempés, mais les auteures s’abstiennent de la moindre remarque sur l’aspect d’une vulve désireuse du mâle. Or celle-ci subit des modifications directement liées à la physiologie féminine.
Une femme qui a envie ne fait pas que baver ; elle s’ouvre, se dilate, ses petites lèvres montent à la surface et la dimension de la zone à traiter par la bouche de l’intervenant n’a plus rien à voir avec celle d’un petit minou collé au repos et délicatement ouvert par des doigts. Les auteures ignorent cette superbe mécanique, pourtant hautement motivante. Mais peut-être après tout ne l’est-elle que pour les hommes qui aiment les femmes ?
Quatrième remarque : le souci de parité est poussé très loin. On le rencontre à nouveau dans le traitement de la question du sexe masculin. Jusqu’à présent celle-ci ne passionnait que les hommes, pour des raisons qui n’ont pas à être traitées ici. Il y avait bien le tout début d’» Emmanuelle », mais jamais on ne revenait plus sur la question des dimensions masculines et sur l’effet que ça pouvait faire aux femmes. Or dans tous les romans dont je parle, les hommes sont censés en avoir une grosse. Que faut-il en penser ?
C’est d’une manière fort habile, je trouve, que Ms. James aborde le problème. La première fois que Miss Steele a l’occasion de vraiment voir le sexe de M. Grey, celui-ci, brusquement libéré, lui saute à la figure, déjà outrancièrement bandé. L’auteure ne se perd pas en ...