Evolutions (16) - Histoires de Sexe

Evolutions (16)

... téléphone, en nous racontant ce que nous aimerions nous faire si nous étions ensemble, puis nous discutons un peu avant de dormir loin de l’autre. Et le midi lorsque nous nous retrouvons enfin, nous nous mangeons des yeux sans ouvrir la bouche. C’est une façon de nous comporter qui doit paraître étrange pour ceux qui se trouvent autour de nous, mais dans ces moments-là, nous nous sentons seuls au monde, et nous nous moquons de ce que peuvent bien penser les autres.

C’est en tout cas de cette manière que je vis la chose, tant j’ai le sentiment que toute ma vie n’a été que le préambule précédant ma rencontre d’avec Alice, et que nous sommes des âmes sœurs. Bien que je ne lui aie pas demandé son avis à ce sujet, je suis convaincu qu’elle pense la même chose que moi, puisque c’est ce que ses yeux me disent lorsque nous nous regardons.

Détail, qui a pour moi une très grande importance. J’ai remarqué dès le lundi que mon petit bout de femme n’a pas remis son alliance, et au fur et à mesure que la semaine avance, grâce au soleil, la trace qu’elle a laissée disparaît lentement. Bien entendu, cela me met aux anges, toutefois je n’en parle pas, de peur de raviver en elle le souvenir du départ prématuré de son mari.

Cependant le vendredi nous discutons un peu, et Alice commence par me poser une question :

— Tu as pensé à inviter Dorine, pour que je puisse faire sa connaissance ?

— Oui. Elle va venir demain midi, mais elle m’a prévenu ...

... qu’elle ne pourra pas rester.

— Elle travaille aussi le week-end ?

— Non, mais elle doit aller au Cap-d’Agde avec d’autres amis, pour prendre son premier bain de mer de l’année.

Mon petit bout de femme ne relève pas le fait que cet endroit est un lieu naturiste très connu, et elle m’annonce ensuite :

— Cette après-midi, je vais au salon de Charlène.

Je lui demande amusé :

— Pour visiter, ou pour te faire rafraîchir ?

Elle rougit légèrement, même si nous sommes les seuls à savoir de quelle partie de son anatomie il est question, et elle me répond :

— Un peu les deux, étant donné que je n’y suis pas encore allée.

— Hum.

— Sinon, on va manger au restaurant ce soir ?

— Tu es si pressée que ça de m’inviter ?

— Tu n’en as pas envie ?

— Bien sûr que si, je plaisantais. On va au même ou tu as envie de changer ?

— Le même. La dernière fois, j’ai hésité entre plusieurs plats, et je trouve le cadre très beau. En plus, grâce aux alcôves on peut discuter tranquillement.

— Très bien. Je réserve pour la même heure ?

— Oui.

— Dans ce cas, je passerai te prendre à sept heures et demie, comme la semaine dernière.

— J’ai hâte d’y être, mon Amour. J’attends ce moment depuis dimanche dernier.

— Moi aussi, mais surtout, celui où on va se retrouver seuls tous les deux.

À ce moment, Alice rougit à nouveau légèrement, puis nous nous séparons en nous faisant un chaste baiser sur les lèvres.

À suivre...