1. Sulfureux scoutisme (1)


    Datte: 07/12/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Lydris, Source: Xstory

    ... disparaître au moment critique pour ne revenir qu’à celui où on pouvait travailler assis, et aussi celui de se faire pardonner d’un trait d’humour et de bonne humeur. Elle et moi avons pu découvrir en Astrée une jeune femme ingénieuse et forte, aux techniques affûtées, mais somme toute assez taciturne. En réalité, ce n’est qu’au troisième soir que nous avons pu la faire parler.
    
    Thomas n’avait autorisé l’alcool que pendant le précamp, alors que les enfants étaient absents, et nous en profitions pour prendre des réserves pour les deux semaines à venir. Nous étions assis autour d’un feu de camp, comme à notre habitude, et partagions notre repas dans nos uniformes habituels, à savoir, une chemise, un short, et l’indispensable foulard scout que nous portions autour du cou. L’ambiance était guillerette : nous étions dans les temps pour nos installations, et le propriétaire avait complété nos courses en nous offrant quelques bouteilles de rouge qui n’étaient pas de refus. Nous bavardions gaiement autour des flammes qui dansent, nous passant la bouteille après en avoir pris de copieuses rasades, et parfois, l’un de nous entonnait un chant que les autres s’empressaient de reprendre. Toutefois, l’intérêt de cette histoire ne réside pas dans ce feu de camp, mais dans ce qu’il a éclairé. En effet, c’est à la lumière du feu de camp que j’ai vraiment pu découvrir Astrée.
    
    Et si je parle de lumière du feu, c’est parce que ma découverte a avant tout été visuelle : je ne l’ai ...
    ... vraiment regardée pour la première fois qu’à cette soirée où sa langue s’est déliée.
    
    Après quelques jours dans les bois et sous la chaleur, à ne se laver que dans la rivière, les cheveux d’Astrée étaient devenus plus raides, ils encadraient plus grossièrement son visage. Ce dernier avait pris une couleur de bronze qu’on pouvait attribuer autant au soleil qu’à une fine couche de poussière déposée pendant la journée ; mais cette dernière n’avait pas pu cacher l’harmonie stupéfiante de ses traits, la hauteur de ses pommettes, la finesse de son nez. Si elle se cachait probablement dans ses sourcils, elle ne faisait qu’en rehausser la couleur, et celle de ses yeux m’a donné le vertige. Elle avait des iris d’un vert pâle, un vert qui rappelait le jade du lointain Orient et la teinte éthérée de l’eau d’un étang calme. Quand elle a posé son regard sur moi, j’y ai vu, dans les remous de l’alcool, une joie que je ne lui connaissais pas et qui m’a réchauffé le cœur.
    
    Détachant malgré moi mes propres yeux de son visage, j’ai parcouru son corps comme un voyageur. J’ai découvert un buste couronné d’une poitrine dont elle n’avait pas à rougir et que sa chemise d’uniforme semblait vouloir cacher –même si, son foulard reposant dessus, ses efforts étaient vains- ; j’ai vu des bras et des mains dont la lumière dansante révélait la délicieuse couleur ; j’ai trouvé, au creux de la bûche sur laquelle elle était assise, une silhouette féminine qui m’inspirait une puissance magistralement contenue. ...
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