Sulfureux scoutisme (1)
Datte: 07/12/2018,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Lydris, Source: Xstory
... rugueuse à côté d’elle. Elle m’avait adressé un sourire qui se voulait léger, mais dont je sentais qu’il cachait quelque chose.
— Je peux faire quelque chose pour toi ? rompis-je le charme et le silence en m’asseyant à côté d’elle.
Elle avait levé la tête vers les étoiles. Basculée en arrière, appuyée sur ses bras, les jambes pendant au-dessus de l’eau fuyante, elle était plongée dans la contemplation des choses célestes ; moi, dans celle de son corps, puisque sa position cambrait son dos et faisait ressortir ses seins. La lumière laiteuse baignait sa silhouette et l’habillait comme d’une toge. Ma vision, encore brouillée par l’alcool, dissolvait les contours et émoussait les arêtes de sa stature, si bien que j’avais l’impression de faire un rêve.
Et comme dans un rêve, c’est en tant que spectateur que je me suis vu soulever une main tremblante pour effleurer du bout des doigts ses phalanges diaphanes.
J’aimerais vous dire qu’elle a frémi, qu’elle a soupiré, qu’elle s’est jetée dans mes bras, mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Mes terminaisons nerveuses excitées -par la boisson ?- m’envoyèrent une décharge électrique qui ébranla ma colonne vertébrale. Je serrai les dents, persuadé d’avoir profané une idole païenne ; mais Astrée n’avait pas bougé. En réalité, elle semblait pétrifiée. A vrai dire, j’ai peut-être parlé un peu vite... peut-être l’alcool m’a-t-il joué des tours, mais à ce moment-là, je suis persuadé de l’avoir vuetrembler. Ce dont je suis ...
... certain, en revanche, c’est d’avoir senti ses doigts chauds enserrer mon poignet alors qu’il tentait de battre en retraite. Je tournai la tête vers elle. Ses cheveux bruns, devenus noirs dans la nuit, avaient enchâssé son visage dans l’écrin de cette dernière ; mais était-ce le voile nocturne qui avait troublé ses yeux ? La lune les avait-elle remplis de larmes ?
Le moment où j’ai ouvert la bouche pour bredouiller quelque chose de rassurant est celui qu’elle a choisi pour m’embrasser. Avant que je me rende compte de ce qui était en train de se passer, j’étais pris entre ses bras puissants, son souffle se mêlant avec mon souffle, ses lèvres happant avidement mes lèvres. Je sentis mon sang bouillonner ; sans réfléchir plus avant, je lui rendis son baiser, aventurant ma langue au-delà de la barrière de ses dents et mes bras dans le fleuve de ses cheveux. Notre baiser était si silencieux qu’on pouvait entendre le clapotis de la source et le murmure des insectes autour de nous, et pourtant, quelle tempête ! Quelle fougue dans son élan ! On eût dit qu’elle m’avait sauté à la gorge dans un assaut désespéré.
Mes mains s’enhardissaient. Attrapant ses cheveux, glissant sur sa gorge, elles vinrent trouver son col et les premiers boutons de sa chemise. Je ne réfléchissais pas une seule seconde. Une chaleur impérieuse se concentrait dans mon entrejambe. De mes doigts engourdis par l’alcool, je fis sauter un bouton, puis le deuxième, alors qu’Astrée plongeait sa tête dans mon cou pour le ...