Sulfureux scoutisme (1)
Datte: 07/12/2018,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Lydris, Source: Xstory
Ah, le scoutisme.
Quelle merveilleuse école de la vie ! Même si j’ai souvent râlé contre mes parents parce qu’ils m’y traînaient de force alors que je n’avais qu’une envie, c’était de rester chez moi à bouquiner, je ne regrette pas un seul instant d’y être allé. Tenez, j’ai fini par moi-même devenir chef, et ai passé plusieurs étés à faire jouer des louveteaux (de jeunes scouts de 8 à 12 ans, pour les non-initiés) dans le soleil et le grand air des quatre coins de la France.
L’un de mes camps se passait au fond de l’immense propriété d’un des paroissiens, en Normandie. L’endroit était idyllique, en partie parce que dix minutes à pied avant de rencontrer la première prise électrique nous garantissaient une immersion totale dans la nature, et en partie parce que cette dernière avait été laissée particulièrement tranquille sur notre lieu de camp. Ainsi, nous avions la chance de pouvoir boire directement à la source claire qui jaillissait d’entre deux rochers, mais aussi d’admirer le vol gracieux des libellules et de goûter des mûres gorgées de sucre pourpre. Imaginez-vous un coin de forêt parsemé de petites clairières qui formaient autant de lieux de vie distincts, ici la table et l’intendance, là, les tentes des enfants, et là-bas derrière la rivière celle des chefs.
La coutume dans ma troupe était de faire venir les chefs une semaine avant les louveteaux pour qu’ils préparent le lieu en avance. Les (anciens ?) scouts parmi vous, s’ils avaient de pareilles ...
... habitudes, reconnaîtront avec moi que ce qu’on appelle le précamp, un moment privilégié à partager avec ses amis-chefs.
Pour comprendre pourquoi ce précamp vaut que je vous en parle ici, il faut que je vous présente celles et celui qui ont partagé cette expérience avec moi. Il y avait d’abord Thomas, un gaillard brun, concentré et grave, qui avait monté ce camp de bout en bout et s’était battu seul contre l’administration ; lui et moi étions des copains d’enfance que le temps avait séparés et le scoutisme réunis. Il y avait aussi Laure, une petite blonde pétillante que j’ai rencontrée quand Thomas me l’a présentée en tant qu’infirmière du camp, et une autre fille dont le nom m’a étonné, Astrée. C’était une grande brune dont les cheveux lisses effleuraient les épaules et qui avait fait ses armes dans un autre mouvement que le mien, les scouts d’Europe. Thomas l’avait recrutée à sa faculté, et personne à part lui ne la connaissait, nous ne savions pas exactement quelle relation les unissait.
Les premiers jours du précamp font partie des plus fatigants : en plus de monter les tentes, il faut couper les arbres que le propriétaire a souhaité nous donner, les scier en traverses de taille convenable, et les travailler pour en faire une table solide sans clous, colle ou vis. C’est l’occasion de travailler en chantant, et de découvrir les techniques des uns et des autres. Par exemple, si ni moi ni Thomas ne rechignions à porter les lourds morceaux de bois, Laure avait le chic pour ...