Venezia
Datte: 27/11/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
complexe,
voyage,
intermast,
facial,
Oral
amourdura,
amourpass,
Auteur: Denis Raud, Source: Revebebe
... être gentil sans être flagorneur ? J’embraye :
— Tu es trop dure avec toi même, tu sais parfaitement mettre en valeur tes atouts.
— Peut-être mais ça ne suffit pas pour que les hommes s’intéressent à moi.
— Tu peux croire que si je n’avais pas l’âge d’être ton père, je tenterais ma chance avec la dernière énergie.
— Tu sais, j’ai perdu mon père à l’âge de huit ans. Je n’ai pas de problème avec la notion d’image du père. Ce qui compte pour moi c’est la gentillesse. Et je crois que tu en débordes.
— Arrête, je vais prendre cela pour un encouragement.
— Qui sait ?
Ne sachant plus trop comment interpréter ses propos, je me tourne vers le serveur pour demander l’addition qu’il m’apporte, fort à propos, instantanément. Je me lève pour payer, puis vais chercher nos manteaux au vestiaire. Me voyant ainsi, elle se lève. Je l’aide à enfiler son manteau, non sans en profiter pour explorer de plus près ce décolleté qui m’attire.
La nuit n’est pas si fraîche pour un mois de Mars. Nous nous dirigeons vers la station de Vaporetto. Ne sachant trop comment repartir sur ses derniers propos, j’écarte mon coude, dans cette position qui lui propose de prendre mon bras. Elle n’hésite pas un instant et me prend le bras qu’elle tient, il me semble, bien serré sur sa taille avec l’aide de son autre main qui enserre son poignet.
Je lui propose de rentrer à pied mais elle me répond qu’elle est pressée de rentrer. Comment interpréter cela ? Lorsque le Vaporetto arrive, je l’entraîne ...
... vers la plateforme avant en extérieur. Nous nous asseyons côte à côte, aux places les plus en avant, face à la marche. Il n’y a personne d’autre à l’avant du bateau. Elle se blottit contre moi, mimant le froid. Je passe mon bras autour de ses épaules. Nous restons quelques instants immobiles puis, tournant nos visages l’un vers l’autre, dans un mouvement lent mais continu, nous nous embrassons une première fois brièvement. Plus qu’un baiser, c’est une demande.
Surpris mutuellement par notre propre audace, nous nous regardons les yeux dans les yeux puis c’est le deuxième baiser, celui de l’acceptation totale réciproque, fougueux jusqu’à l’essoufflement. Probablement échaudée par des expériences douloureuses, elle me demande :
— Alors, comme ça, tu aimes les filles laides ?
— J’aime surtout les filles passionnées et passionnantes comme toi.
— Belle pirouette ! Cela t’évite de répondre.
— Alors, comme ça, tu aimes les vieux ?
— Potables comme toi, ça ira.
— Viens voir sur les genoux de Papy ce que j’en pense.
L’attirant avec mes bras, je la fais s’asseoir à califourchon sur mes jambes, face à moi. Le troisième baiser est encore plus torride. Nous restons ainsi jusqu’à destination, les yeux dans les yeux. Le pilote du Vaporetto a dû en voir bien d’autres.
Bras dessus, bras dessous, nous courons presque jusqu’à la maison. Tout est éteint. Nous allons dans ma chambre, plus grande que la sienne. Les manteaux déjà jetés sur une chaise, elle joint ses mains sur les ...