1. La dernière confidence


    Datte: 11/02/2018, Catégories: fh, ff, Auteur: Larry Starck, Source: Revebebe

    Cette fille aimait qu’on lui fasse l’amour, mais n’aimait pas les hommes. Lorsqu’elle t’avait choisi pour l’envoyer en l’air, tes fantasmes avaient carte blanche ! Et tu avais intérêt à leur lâcher la bride, parce que tu n’avais jamais le droit à un deuxième essai. La faire jouir, c’était le seul mot d’ordre. « Toi » n’existait pas. Tu n’étais plus un « qui », mais un « quoi ». Un godemichet vivant, un vibromasseur biologique, inutile d’escompter entendre ton nom, ne serait-ce que murmuré au climax. Ton nom, elle l’ignorait. Les plus habiles fouteurs prétendent même l’avoir entendu prononcer son propre nom en jouissant. Ce point fut l’objet d’interminables controverses dans la bande.
    
    Moi, j’avais un statut particulier. J’avais été le premier. Le premier homme qui ait pris la place de ses doigts entre ses cuisses. Enfin homme… il s’en était fallu de peu qu’elle ne fût aussi ma première expérience. Comme les autres, je ne lui avais fait l’amour qu’une seule fois. Pour moi ça avait été merveilleux, mais quand j’y pense ça n’était que très simple, une baise un peu empruntée et timide, précautionneuse. Très vite après moi elle avait voulu essayer d’autres hommes, mais dès sa deuxième expérience, elle m’avait élu comme confident. Il ne fut pas ensuite une aventure sexuelle qu’elle ne me racontât. Elle narrait ces histoires avec gourmandise. Elle mettait un point d’honneur à choisir les mots, les métaphores, les tournures de phrases qui décrivaient le plus justement les ...
    ... circonstances et les protagonistes, leurs gestes et leur anatomie. Lesporte-couilles, comme elle les appelait, n’en sortaient jamais grandis. Les meilleurs des baiseurs étaient même ceux pour lesquels elle témoignait le plus grand dédain. Quant à mes propres histoires, elle n’en avait cure. Elle ne voulait pas savoir qui je baisais, ni dans quelle position, ni dans quelle circonstance.
    
    J’avais acquis, à cause d’elle, un regard particulier sur mes contemporains puisque près d’un homme sur deux que je côtoyais dans cette ville l’avait fréquentée une unique fois et que je savais tout de ce moment de leur intimité. Quand tu entres dans une boutique et que tu te remémores la description du vendeur en action, brossée avec la précision cruelle de Caroline, tu ne le regardes pas avec les mêmes yeux ! Évidemment je n’en disais rien et aucun de ces hommes pris et jetés aussi vite ne savait que je passais de longues soirées à recueillir les confidences de Caroline. Amitié étrange s’il en est, à sens unique, dans laquelle ce que je vivais n’avait guère de place. Jusqu’à ce soir-là.
    
    Caroline venait une fois de plus me dépeindre les extravagances auxquelles se livraient les hommes sur son corps. Jeunes chiens fous, conquistadors ou barbons qui ne tenaient pas la distance, une fois de plus elle fut sans indulgence. Cet esprit acerbe, mordant me réjouissait. Caroline me raconta une histoire pourtant inhabituelle. Elle était allée chez un vieux cordonnier à la main baladeuse, un pervers ...
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