Erotisme et cinéma (2) : « Nymphomaniac », de Lars Von Trier (2013)
Datte: 24/11/2018,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... sociale. Mon mari, à cette période, n’avait plus que le port de l’alliance et le titre. Rachid se comportait à tout point de vue comme mon mâle, à domicile, mais aussi dans la rue et dans notre vie sociale. Cette logique a été poussée à son extrême quand Rachid a fini par me faire un enfant, en présence et avec l’accord de Philippe.
• Mes journées étaient consacrées au plaisir. Rachid, très vite installé à demeure, occupant le lit conjugal, me possédait plusieurs fois par jour. Il ne me laissait aucun repos pour que je me livre à d’autres débauches. Je passais mes journées à baiser et à jouir. Je ressentais une dépendance totale envers Rachid, il pouvait disposer de moi comme il l’entendait. Ma récompense était quand il me possédait, au sens sexuel du terme.
• Le sacrifice total de ma position sociale et de celle de mon complice candauliste, Philippe. Notre réputation fut ruinée dans notre immeuble et dans la ville où nous habitions alors, parmi les notables dont Philippe faisait partie et ce jusque sur son lieu de travail.
• Le mépris que je ressentais fréquemment pour ma conduite me poussait à accepter la brutalité de Rachid et les séances SM de Marie C, comme étant une juste punition pour ma conduite.
• Parce que je l’étais aux yeux de Rachid. Dans sa culture, dans sa mentalité de macho, une femme qui s’offre comme je le faisais ne pouvait être qu’une malade. Le terme était souvent dans sa bouche, comme celui de pute, de chienne, de salope, résumés dans le mot ...
... arabe de « kahba ». C’est pourquoi, dès le départ, il était décidé de m’offrir au plus d’hommes possibles, à me transformer en machine à plaisir dont il aurait la totale maîtrise. Il se comportait ainsi d’autant plus qu’il humiliait un couple de « bourges » et parce qu’il en tirait profit, même s’il a toujours juré le contraire.
Et pourtant, malgré tout ça j’ai pu en sortir. Le déclencheur, je le reconnais, ce fut Hassan, qui mit fin «manu militari» à ma relation avec Rachid.
Au-delà, et cela m’a été confirmé par les spécialistes à qui j’en ai beaucoup parlé, il y avait cependant chez moi des éléments qu’on ne retrouve pas chez la nymphomane :
• Multi-orgasmique, je sortais de ces ébats repue de plaisir, même si je sais que le plaisir physique n’est pas le marqueur entre l’hypersexualité et l’addiction sexuelle. En tout cas, je ne pratiquais pas de fuite en avant, faite de rapports sexuels compulsifs insatisfaisants.
• Mon amour et ma complicité avec Philippe. Sa présence fréquente lors de mes débauches, le plaisir qu’il prenait de voir se réaliser, au-delà de tous ses rêves, ses envies candaulistes, m’apaisaient. J’ai souvent dit que mon plaisir était décuplé par sa présence, ses regards, son excitation, ses caresses. Je faisais tout cela pour mon plaisir mais aussi pour le sien. Plus je devenais salope, plus il prenait son pied. Pendant longtemps, il était consentant et complice de Rachid, qui n’avait pourtant pas besoin d’encouragements. Et lorsque, comprenant ...