Erotisme et cinéma (2) : « Nymphomaniac », de Lars Von Trier (2013)
Datte: 24/11/2018,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... un décalage salvateur entre une réalité indéniable -une femme confesse ce qu’elle pense être ses péchés à un homme- et une réalité retranscrite et possiblement en partie fantasmée.
Nous apprenons d’ailleurs que Joe choisit le titre de ses chapitres en fonction d’éléments réels présents dans la chambre, preuve s’il y en a d’une contamination du champ narratif par des éléments extérieurs. Coupable aux yeux d’une Église vue comme garante de l’ordre moral depuis l’apparition de ses désirs charnels, la femme fautive effectue dans ce film un vrai parcours du supplicié, d’abord assimilée à la putain de Babylone puis au Christ lui-même.
Après la phase de honte où la recherche d’une punition est la seule manière d’accepter une existence qu’elle juge elle-même contre-nature, Joe se rebelle contre l’ordre établi et s’affirme enfin en tant que femme à part entière en faisant de son addiction une arme contre l’autorité masculine.
La nymphomanie de Joe dans ses jeunes années n’est immorale qu’au sens « judéo-chrétien ». Elle collectionne les amants mais ne fait de mal à personne. Dans cette deuxième partie, elle rencontre des hommes dangereux, dont l’immoralité n’est plus une question de bonnes mœurs, mais est profondément perverse, voire criminelle. Joe est à présent soumise et ne dirige plus rien, elle est victime de son addiction et va en payer le prix.
CE FILM ET MOI
J’ai lu beaucoup de textes critiques sur ce film en deux volets, certaines élogieuses, d’autres très ...
... sévères.
Sa thématique principale m’a évidemment fait penser à une période précise de mon parcours et naturellement sur ce qui différencie et rapproche hypersexualité et nymphomanie. Je veux terminer en revenant sur ce point.
Partant de mon expérience, j’ai consacré plusieurs textes sur l’hypersexualité, auxquels je renvoie, en particulier « Philippe, le mari candauliste et Olga, l'épouse hypersexuelle (41) : l'hypersexualité selon Olga. 1ère PARTIE : CE QU'EST L'HYPERSEXUALITE ET CE QU'ELLE N'EST PAS.», texte publié sur HDS le 29 mars 2018. J’y développe la différence entre l’hypersexualité et la nymphomanie, même si, j’en conviens et j’en témoigne, la frontière peut être poreuse.
Je vais donc reprendre les passages de ce texte où je m’interrogeais pour savoir si j’étais ou avais été nymphomane.
Je suis consciente que la période où j’ai été sous la coupe de Rachid, plus de deux et demi à partir de juillet 2007, fut celle où j’ai failli basculer définitivement dans la nymphomanie. On peut dire que j’étais alors nymphomane ou proche de la nymphomanie pour les raisons suivantes :
• La multiplicité des partenaires auxquels Rachid m’a offerte va dans ce sens, avec les séances hebdomadaires avec les jeunes de la cité, les partouzes organisées par Marie C., les séances d’abattage dans les foyers.
• La place centrale que la recherche du plaisir occupait dans ma vie, au détriment de toute autre considération, y compris mes sentiments pour mon mari et notre réputation ...