Aïcha (1)
Datte: 22/11/2018,
Catégories:
Divers,
Auteur: balista, Source: Xstory
... sociales.
— Juste une question, vous en avez beaucoup qui font acte de présence 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7, et qui en plus, nourrissent des bébés ? Personnellement, je trouve que c’est presque un minimum ; mais je tiens compte que je lui fournis le gîte et le couvert, et que je compte bien l’aider au maximum. Cela rentre dans aucune convention collective, le remplacement d’une mère à plein temps.
— Je comprends bien, mais avec ces exceptions, je me vois mal vous obtenir des soutiens sociaux.
— Je pense que je n’ai rien demandé pour le moment, ma situation me permet d’assumer ces problèmes.
— Dans ce cas-là, je n’ai rien à dire.
— Il y a quand même une chose que je vous saurai gré de me renseigner : Si Aïcha doit s’absenter, vu certains problèmes administratifs, je me dois de l’accompagner, et soit, on y va avec une poussette à deux places, mais c’est un peu lourd, ou avoir une aide sur demande pour surveiller nos deux enfants.
— Ça peut se faire.
— Alors tout va sans problème, pour la police, c’est aussi en ordre ? Tant qu’à faire, j’aimerai d’autant que sa nouvelle adresse ne soit pas trop divulguée, son futur époux ayant été assassiné pour des raisons probablement politiques, je me vois mal accueillir ici une armée de tueurs potentiels.
— Je peux expliquer cela à la police, me répond l’assistante sociale, on a un problème similaire, quand on arrache une prostituée à la mafia, il faut qu’elle puisse se réfugier à un endroit sans que personne ...
... sache où exactement à part l’organisation qui s’en occupe, même la police, à cause des ripoux potentiels, ne connaît pas ces adresses.
On s’organise
On vient de fêter les 3 mois des bambins, Aïcha est resplendissante et paraît très heureuse, elle s’est très bien moulée dans le rôle de mère de substitution. Aujourd’hui, j’ai pris un jour de congé pour marquer cet anniversaire, j’ai pris soin d’acheter une petite délicatesse d’origine afghane, halal évidemment, chez le traiteur juif du coin.
Nous sommes assis sur le canapé du salon avec une tasse de thé noir4
Elle me dit, normalement, c’est aujourd’hui que devrait se pratiquer la circoncision d’Ali.
Je lui réponds qu’il n’y a rien qui presse et je n’ai guère confiance dans les imams installés ici ; peut-être qu’ils sont bons en majorité, mais il suffit de tomber sur le mauvais, et sa vie, la mienne et celle de nos enfants sont en danger ; et que je ne crois pas que ce soit une catastrophe de repousser l’échéance à plus tard.
— Moi, la religion, j’ai plutôt tendance à l’éviter, donc je vais suivre ton conseil, c’est peut-être à cause d’elle que mon fiancé n’est plus là.
Sur cette déclaration, je vois ses beaux yeux s’humidifier et les larmes jaillirent.
Je pose ma tasse et ma brioche5 et je me permets de la prendre dans mes bras en la serrant fort contre moi.
— Je comprends ; des fois, pleurer un peu soulage. Cela m’arrive souvent le soir quand je pense à mon épouse disparue.
— Moi, c’est de moins en ...