Aïcha (1)
Datte: 22/11/2018,
Catégories:
Divers,
Auteur: balista, Source: Xstory
... moins souvent que je pense à Karim. Son image devient de plus en plus floue, mais sa présence me manque quand même, me dit-elle en refoulant ses larmes. J’ai de la chance de t’avoir rencontré ; si j’étais restée dans le milieu afghan, vivrais-je encore et qu’en serait-il de mon bébé ? Je serais considérée comme une fille-mère, donc une putain que tout le monde peut utiliser alors que toi, tu es très respectueux.
— Il ne faut pas leur en vouloir ; il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas bien mieux ici. La religion musulmane n’est âgée que de 15 siècles environ, et ici, vers le 15ᵉ siècle, les mœurs n’étaient pas les mêmes que maintenant. On tuait pour un oui ou un non, et souvent de manière assez horrible et presque toujours avec un fonds religieux ; combien n’a-t-on pas tué de femmes âgées sous prétexte de sorcellerie pour les voler ?
Sur ce, elle se colla contre moi et m’embrassa dans le cou. Ce fut un électrochoc, je ne m’y attendais pas. Très ému, je la serrai encore plus fort contre moi et je sentais sa poitrine, oppressée par l’émotion, s’appuyer contre la mienne. C’était vraiment divinement délicieux. Le parfum de ses cheveux longs tillait mes narines.
— Merci, je lui ai dit, cela m’a fait beaucoup de bien de sentir ta présence féminine.
Simultanément, elle me regarde de ses beaux yeux noirs et elle me dit :
— Moi aussi, cela m’a fait du bien quand tu m’as serré contre ton cœur. Je l’entendais battre très fort.
C’est à ce moment que nos rejetons, ...
... ne voulant pas être mis sur le côté, manifestent violemment. C’est l’heure de la tétée, discrètement je m’éloigne pour lui laisser le champ libre pour s’en occuper.
— Non ! Reste, je t’en prie, qu’elle me fait en me tendant la main.
— Mais je ne voudrais pas être indiscret et choquer ta pudeur.
— Non, tu ne peux pas me choquer et c’est très naturel.
— Alors je reste.
Sans attendre, elle dégrafe son corsage et abaisse son soutien-gorge me présentant ses deux seins d’albâtre et elle place ses deux nourrissons, un sur chaque sein. Je suis fasciné par le spectacle, et à mon tour, mes yeux se remplissent de larmes en pensant à Marie.
— Pourquoi tu pleures ?
— Je pense à ma pauvre femme qui devrait être à ta place et je suis tout triste pour elle.
— Tu penses d’où elle est, elle est triste de me voir à sa place ? Enfin, pas tout à fait.
— Je ne le pense pas, mais l’émotion est venue toute seule en pensant à elle.
C’est alors qu’Ali qui s’était un peu débraillé arrose tout autour ; sans autre forme de procès, je le prends et m’applique à le changer pendant qu’elle termine de nourrir ma fille. Un peu de talc, et pour ses fesses rouges, de la pâte de zinc, une couche en papier, et le tour est joué, j’ai fini avant que ma fille finisse ses rôts, et finalement, je fais de même avec Ali en le mettant sur mon épaule en lui chantant « frère Jacques, frère Jacques...»
Aïcha me regarde tout étonnée que je m’occupe de son bébé. Elle n’imagine pas qu’un homme ...