1. La libertine


    Datte: 16/11/2018, Catégories: ff, fplusag, voyage, voiture, autostop, train, vengeance, dispute, nopéné, init, portrait, initff, occasion, Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... s’enquiert, exige des détails et englue du même coup la jeune femme dans son personnage.
    
    Ce n’est que plus tard après mille fils lancés entre les deux femmes par notre libertine que la jeune épouse doit se résoudre à se dévêtir pour se coucher.
    
    — Je vais au cabinet de toilette, je ne veux pas vous gêner.
    — Vous n’y pensez pas, nous sommes entre femmes, d’ailleurs, moi-même, voyez, je me suis défaite, demain il faudra bien que vous soyez là, au rhabillage, mais je vais fermer les yeux, je vous le promets, même si ça me coûte, vous êtes si charmante.
    
    Coralie rougit, pouffe, elles rient ensemble et Madame, pendant que la jeune femme se déshabille, laisse glisser un pan de son kimono, découvrant sa jambe jusqu’à l’aine.
    
    La voyageuse cligne des yeux, la vision la repousse d’autant moins que les yeux fermés de Madame lui permettent un regard aussi curieux que discret. Elle voit le ventre lisse, nu et ralentit son effeuillage, sans autre idée que de profiter de cette impudeur involontaire et charmante sauf que Madame sait filtrer son regard entre les cils juste pour confirmer la justesse de sa manœuvre. Elle décroise rapidement les jambes, puis les recroise assez lentement pour que sa coturne puisse bien voir son abricot et vite elle ramène les pans de son kimono.
    
    Ça va marcher, ou non ? Elle est bien, cette petite, mais, enfin, bon, elle n’a peut-être pas envie de compromettre une existence confortable. Ah là là ! toujours le conformisme qui l’emporte.
    
    Coralie ...
    ... sait maintenant qu’une nuit, dans un train, elle a regardé un ventre de femme autrement que par accident. Un jour, peut-être… Car, enfin, on ne couche pas comme ça. Mais si, justement, on couche comme ça. C’est aimer qui est différent. Baiser, c’est autre chose, ça ne demande qu’une seconde d’inattention.
    
    Coralie sent bon la bourgeoisie confortable et porte encore en elle les recommandations de sa maman qui l’a accompagnée jusque sur le quai.
    
    Elle va rejoindre un mari au moins versatile qui retarde depuis un mois son retour d’Italie. Le travail, mon cœur, jour et nuit, sept jours sur sept. Elle arrive sans prévenir, comme l’a dit maman, au moins, elle saura pourquoi son charmant mari, si plein de fantaisie, se tue à la tâche. Ça la navre de devoir dormir seule. Ça l’irrite de devoir reprendre des habitudes de collégienne et d‘ouvrir les jambes pour ses jolis doigts fuselés.
    
    Il y a bien eu cette soirée Rotary où un jeune militaire de l’École de l’Air l’a serrée de près pendant plusieurs danses, respectueux mais hussard quand même. Il lui a même semblé, dans un tango qu’il bandait très fort et qu’il avait une grosse…, enfin, qu’il en avait une grosse. Elle a brisé là, il sentait une eau de toilette de grande surface.
    
    Madame soupire :
    
    — Ça y est, je peux ouvrir les yeux ?
    
    Et elle le fait, bien sûr, pour découvrir un corps rose, potelé qui lâche un petit « non, » tout fluet, alors qu’un rire presque enfantin lui fait suite.
    
    — Oh, flûte !
    
    Après tout Coralie ...