Olivia
Datte: 16/11/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
vacances,
campagne,
init,
Humour
prememois,
Auteur: Elodie S, Source: Revebebe
... bain à une entreprise de plomberie, et que défilent donc à la maison un certain nombre d’ouvriers. L’un d’entre eux capte mon attention : c’est un grand gaillard costaud au regard bleu un peu perdu, avec une belle chevelure blonde et une petite moustache. Il dégage une certaine mélancolie qui m’attire. Évidemment, ma tâche est compliquée par le fait qu’il est rarement seul sur le chantier et que ma mère n’est jamais loin. Je parviens cependant, lors d’une absence de celle-ci, à me retrouver seule avec lui et un de ses collègues, un petit trapu à l’air malsain ; je leur propose donc un café, que le petit gros accepte avec empressement. Ils me rejoignent donc dans la cuisine et je les sers ; le petit dit s’appeler Manuel et son compère Piotr. Ledit Manuel est particulièrement entreprenant et me dit sans vergogne qu’il aimerait bien partager une sieste coquine avec moi. Je le rabroue, en m’étonnant du silence de son camarade ; l’autre m’éclaire :
— Piotr est Polonais, il ne parle presque pas le français.
« Aïe, voilà qui invalide mon plan ! » me dis-je, désabusée. Je leur sers cependant une bière après le café, sous le regard lubrique de Manuel.
Le soir même, je fais part de ma désillusion à Olivia, maciblese révélant inatteignable. Olivia éclate d’un rire contagieux à mon récit et me rétorque :
— Mais qui, Élodie, t’a demandé de parler ? Le langage du corps, tu ne connais pas ?
— Mais comment veux-tu que je l’aborde, alors ?
— De manière naturelle, en te faisant ...
... désirer sans en avoir l’air. Tu mets par exemple, quand il est là, un petit déshabillé : c’est normal quand tu es chez toi, non ?
Décidément, ma cousine est diabolique. Je note les jours de travail de l’entreprise et, la première fois où je n’ai pas cours, j’attends, maquillée comme une mariée, l’arrivée des ouvriers. Lorsqu’ils sonnent, j’ouvre avec empressement. Patatras, je tombe sur Piotr, mais il est accompagné de Manuel qui, au bord de l’apoplexie, se précipite sur moi. J’ai tout juste le temps de me réfugier, honteuse, dans ma chambre que je ferme à double tour.
Sur ces entrefaites, ma grand-mère se casse le col du fémur, et ma mère est contrainte de la rejoindre en Ardèche. Je me retrouve donc seule à la maison pour une quinzaine de jours… Lorsqu’Olivia m’appelle, je lui narre ma mésaventure avec Manuel, ce qui, une fois de plus, la fait éclater de rire.
— Tu n’as qu’àessayer ton Manuel, c’est peut-être un bon coup !
— Enfin, Olivia, tu crois que je vais provoquer un quinqua pervers et adipeux en lui demandant de me culbuter avec un certificat de jouissance garantie à la clé ?
Nous partons toutes deux dans un long fou rire, mais ma cousine ne trouve rien d’autre à me proposer.
Pendant deux jours, je croise les deux ouvriers qui s’activent lorsque je rentre, car ils prennent et déposent la clé chez la concierge quand il n’y a personne à l’appartement. Le troisième, je ressens une vive émotion en constatant, à mon retour, que le Polonais est seul sur le ...