1. L'archéologue


    Datte: 13/11/2018, Catégories: fh, nonéro, fantastiqu, Auteur: Harold B, Source: Revebebe

    ... incroyables reflets du joyau. Miss Palind (comme je me forçais encore à l’appeler devant autrui) était aussi impressionnée que moi par la beauté de l’amulette. Et devant ses yeux de fillette, sans aucune précaution archéologique, je ne résistai pas à l’idée de lui passer bientôt autour du cou, maintenue par une vulgaire petite ficelle horrible que je trouvai alentour. Après avoir reçu avec dignité ce que nous considérions comme un trophée pour notre expédition, elle m’embrassa sous les yeux amusés de Khareem, qui ponctua son geste par un valeureux « Ah… quand même… ».
    
    Deux nouveaux jours s’écoulèrent sans autre notable découverte. Le squelette avait été entièrement exhumé, et ses os numérotés et soigneusement répertoriés. Peu d’autres objets bien conservés furent mis à jours. Quelques vases ou coupes de terres cuites enterrés ici ou là. Mais absolument rien de comparable au fabuleux bijou, qui ornait toujours le cou de ma belle.
    
    Je ne l’appelais désormais plus Miss Palind, mais les moments d’intimité restaient tout aussi rares. Eva donnait le meilleur d’elle-même à nos fouilles, à ma grande satisfaction tant qu’à mon grand regret, car j’avais parfois envie d’aller marcher un peu seul avec elle. Mais c’était le travail qui primait.
    
    Le troisième jour, je lui proposai toutefois de revenir plus tôt dans la journée au campement de Bassoua et nous pûmes partager un peu de temps tous les deux et un court instant dans l’enfer de chaleur de la tente. Puis nous discutâmes ...
    ... longuement, attendant le retour des autres. Elle passait sans cesse la main à son amulette, qu’elle relevait régulièrement pour l’observer. Mon âme d’archéologue me dictait de lui retirer le bijou pour l’isoler dans un sachet où il serait à l’abri de ses manipulations permanentes, mais les yeux d’Eva qui s’illuminaient encore chaque fois qu’elle le regardait continuaient d’avoir raison de mes scrupules.
    
    Le lendemain, toutefois, tandis qu’Eva et moi étions agenouillés tous deux à essayer de dégager de terre ce qui semblait être une petite statue de bois, et qu’à chacun de ses mouvements un peu plus brusques, l’amulette cognait légèrement sur de petites pierres, je lui fis part de mon désir de la lui ôter pour la mettre plus en sûreté. Mais Eva entra soudain dans une colère folle, s’emportant excessivement et presque avec rage sans que je comprisse pourquoi. Et elle m’abandonna soudain pour sortir en furie de la galerie.
    
    Je la suivis rapidement, tentant de la raisonner par des paroles que je voulais apaisantes, mais l’effet fut pire encore et elle me repoussa entièrement, disparaissant pour apparemment rejoindre le camp. Perplexe autant qu’inquiet, j’hésitai entre emprunter un autre véhicule pour la suivre et la laisser quelques temps seule. J’ouvris mon cœur à Alana, qui m’assura que de vivre les uns sur les autres presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre pouvait être difficile à supporter, et me convainquit de la laisser effectivement souffler un peu.
    
    Et, plus tard, ...
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