1. L'archéologue


    Datte: 13/11/2018, Catégories: fh, nonéro, fantastiqu, Auteur: Harold B, Source: Revebebe

    ... d’organiser une conférence, en la médiatisant au plus haut point, et je la terminai en appelant à la charité collective.
    
    La découverte et sa diffusion étaient telles que j’obtins rapidement bien plus que je n’avais osé l’espérer. Je devins même une sorte de star de l’archéologie africaine ; je fus invité sur divers colloques ou journaux télévisés. Des gens me reconnaissaient dans la rue. C’était horrible ! Vivement le départ… Et je pensai :
    
    — Et quand je reviendrai, plus personne ne se souviendra de rien de tout cela.
    
    L’expédition était presque prête lorsque je reçus un matin un message d’une dénommée Eva Palind, qui insistait énormément pour me rencontrer personnellement, arguant qu’elle pouvait m’apporter et m’apprendre de nombreuses choses. J’avais plutôt tendance à ignorer ce genre de messages, que je recevais finalement couramment, mais le ton de celui-ci était tel que je répondis à cette femme.
    
    Je lui demandai plus précisément ce qui motivait sa demande et ce qu’elle souhaitait en retour. La réponse vint rapidement, laconique : elle voulait faire partie du voyage. Elle ajouta dans un autre message qu’elle préparait une thèse sur le royaume du Kanem, qui, je le savais, succéda immédiatement à la civilisation Sao. Je lui proposai de la rencontrer au plus tôt. Après tout, un chercheur de plus n’était pas de refus.
    
    Elle vint à mon bureau le surlendemain, et pour la première fois de ma vie, je me trouvai en face d’une femme superbe qui avait les mêmes ...
    ... centres d’intérêt que moi. J’essayai de ne pas dévoiler mon enthousiasme à son égard, et me forçai à paraître le plus professionnel possible, comme si je lui faisais passer un examen.
    
    Mais sa culture m’impressionna, plus encore que son physique et sa contenance. Elle connaissait la plupart de mes travaux et maîtrisait une bonne part de l’Histoire de l’Afrique Centrale. J’étais fasciné, tout à la fois physiquement et intellectuellement. Je ne lui donnai pas encore de réponse, même si celle-ci était toute faite, expliquant que j’en parlerais d’abord à mes collaborateurs. Mais les deux jours suivants, je ne pensais plus qu’à elle, et la contactai enfin, lui proposant finalement la place qu’elle attendait.
    
    Nous avons travaillé plusieurs longues journées tous ensemble, les différents membres de « l’expédition », comme nous l’appelions. Il y avait : Khareem, Pietro, Alana (trois de mes collaborateurs) et Eva et moi. Comment rester indifférent, face à une femme comme elle ? Les autres ne semblaient pas faire grand cas de sa présence, alors que moi, je ne parvenais pas à détacher mes yeux des siens, guettant ses moindres gestes ou paroles.
    
    Personne ne me demanda ce qu’elle faisait là ; je l’avais présentée comme une nouvelle collaboratrice. Je crois que les autres l’avaient en quelque sorte « testée » au début, comme je l’avais fait moi-même, et puis ils s’étaient convaincus qu’elle maîtrisait son sujet.
    
    Nous passions notre temps à établir un projet d’étude bien défini, à ...
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