1. Ballade pour un Fossoyeur


    Datte: 10/02/2018, Catégories: vengeance, nonéro, mélo, Humour policier, fantastiqu, roadmovie, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... n’avait pas le luxe de la réflexion, et encore moins des doutes et des regrets.
    
    Il assura sa prise sur le pieu, en fit glisser la pointe vers le point d’impact, entre la quatrième et la cinquième côte, pas très loin du sternum. Vers le bord gauche de ce sein merveilleux de rondeur, à la peau légèrement tendue par une discrète chair de poule. Ce sein exquis, qu’il allait bientôt transpercer de part en part.
    
    La main de Klaus entra accidentellement en contact avec la peau de sa future victime.
    
    Il ne put retenir un cri sourd.
    
    Dans ce silence de basilique, cet éclat de voix surpassait la clameur des trompettes de Jéricho. Le corps de cette femme… il était aussi froid que celui d’un macchabée !
    
    La nymphe brune ne se réveilla pas pour autant. Une crispation passagère tourmenta son visage d’albâtre, aux traits si doux. Elle remua un peu, ondulant inconsciemment du bassin.
    
    Le teint blafard de cette fille, la soi-disant panne des détecteurs thermiques, son corps glacial, qui pourtant respirait. Son corps, bon Dieu ! Si sensuel que Klaus arrivait à peine à réprimer des envies de viol…
    
    Cette femme… était bel et bien… un vampire !
    
    À cette idée, il faillit en laisser échapper son maillet de camping.
    
    — Bordel, je deviens dingue ! pensa-t-il, en essuyant d’une main fébrile la sueur grasse qui trempait son front.
    
    Il savait que non, pourtant. Il était dans le vrai. Ces malades n’étaient pas… des malades ! C’étaient des monstres suceurs de sang tout ce qu’il y a ...
    ... de plus réels. Des morts-vivants garantis sur facture.
    
    Son client savait exactement ce qu’il faisait, quand il avait exigé qu’elle périsse d’un pieu en plein cœur. Sa bonne femme était une saloperie de vampire ! Et cet enfoiré l’avait envoyé au casse-pipe, sans même prendre la peine de lui en souffler un mot. Ça l’avait peut-être même fait marrer, de louer les services d’un fossoyeur pour la renvoyer en enfer.
    
    Klaus se promit d’exiger le double du salaire initial, dès qu’il reverrait ce sale con.
    
    Puis, d’une main qui ne tremblait plus, il réajusta le pieu de métal. Son bras droit, armé du maillet, s’éleva dans les airs. Elle ne le savait pas encore, mais dans trois secondes elle serait morte. Pour de bon.
    
    Une douleur brutale, féroce, totalement inattendue explosa dans ses reins et se répandit comme une traînée de poudre dans tout son corps. Klaus avait si mal qu’il ne pouvait même pas hurler. Le maillet, soudain trop lourd, échappa à ses doigts pétrifiés. Puis, avec une lenteur presque onirique, le sol monta vers son visage et, sans pitié, le rossa de ses poings de pierre.
    
    Eddy le borgne rétracta posément le manche de la matraque électrique qui lui avait servi à foudroyer celui qui croyait être son ami, qui pensait le connaître comme personne.
    
    Il était très content de ce modèle télescopique, qui délivrait plus de cent mille volts. Encore interdit aux États-Unis, il était importé à grands frais d’Azerbaïdjan.
    
    Puis ce vieux requin d’Eddy se pencha au-dessus ...
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