Ballade pour un Fossoyeur
Datte: 10/02/2018,
Catégories:
vengeance,
nonéro,
mélo,
Humour
policier,
fantastiqu,
roadmovie,
Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe
... ultime…
Il poussa la porte, insensiblement. Elle s’ouvrit. La chambre n’était même pas verrouillée.
Le loup est dans la bergerie, songea-t-il. Contrairement à d’habitude, cette pensée ne déclencha nulle joie en lui.
« Qu’on en finisse, bordel ! » faillit-il jurer avant de se reprendre.
Klaus s’approcha à pas lents et feutrés du cercueil. Sur le viseur, le corps de la fille ne générait aucune signature thermique.
Dans un premier temps, il crut qu’elle s’était fait la malle.
Étouffant un hoquet de surprise, il souleva le dispositif électronique fixé à son front. Ce qui lui donna l’impression soudaine de devenir aveugle. Une fois que ses yeux se furent progressivement habitués à la pénombre, il put enfin distinguer la silhouette de cette déesse endormie.
« Putain d’équipement chinetoque de merde ! » pensa-t-il, si fort qu’il se demanda un instant s’il n’avait pas réellement prononcé ces mots.
En tout cas, la brune n’avait pas bronché.
Le tueur s’empara d’un pieu métallique. Imperceptiblement, son attention glissa vers le corps de la jeune femme. Il ne fit rien pour l’empêcher, ce qui n’était pas dans sa façon de faire. En général, il frappait vite et bien, puis il disparaissait.
Sous le regard de Klaus, les seins de la dormeuse, lourds et pleins, se soulevaient et s’abaissaient souplement. Comme s’ils vivaient une vie autonome, au rythme des longues respirations de cette femme sublime. Être si près d’elle, pouvoir la toucher en étendant ...
... simplement les doigts, décuplait son trouble. Il sentit que ses paumes le démangeaient.
La sensualité du corps nu et offert de cette madone fit monter des tentations inavouables dans les reins du tueur, des spasmes brûlants. Il se mit à bander. C’était douloureux.
Klaus essaya de regarder ailleurs.
Près de la couche mortuaire, aménagée en plumard pour dingos, il y avait un petit chevalet d’acajou sur lequel étaient disposées deux photographies.
La première photo, entourée d’un sinistre cadre en crêpe noir, avait été prise de nuit. Elle mettait en scène une mère et son fils, sur fond de vallée enneigée.
Klaus peina à reconnaître la jeune femme brune, au visage grave et blême, qui reposait près de lui, dans ce cercueil. Sur le cliché, elle paraissait pleinement heureuse, affichant un sourire fabuleux qui l’éclairait comme un phare. Dans ses bras, elle tenait un blondinet de sept ou huit ans. Lui aussi respirait la joie de vivre.
Sur la seconde photo, Klaus reconnut son client.
— Nom de… murmura-t-il.
Seul l’écho lui répondit.
Il se reprit, respira profondément plusieurs fois. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que cette femme aimait encore son mari ? Ce fumier, qui l’avait condamnée à mort, est-ce qu’il savait ça ?
Klaus fut sur le point de tout stopper, avant de commettre l’irréparable. De s’enfuir de cette crypte puant la souffrance et l’agonie…
Mais il ne le fit pas. C’était un tueur, un vrai. Il devait faire ce pour quoi il était payé. Lui, il ...