1968 : une révolution puissance X (1)
Datte: 13/01/2018,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: blueyes, Source: Xstory
Mai 1968. Un autre siècle. Un moment de bascule historique, de rupture. Quand le fossé se creuse. D’un côté de la faille, des esprits en conserve, immobilisés et sclérosés, et de l’autre, des étudiants utopiques, préférant le chaos au néant, prônant le désordre et la jouissance sans entrave. Donc, un printemps 68, sens dessus dessous, pour une société à bout de souffle. Et, à mille lieues de cette agitation, Sandrine, notre héroïne. Une jeune fille d’un autre temps, sage comme une image surannée. Sa génération surfait cette nouvelle vague censée emporter tout sur son passage ; elle évoluait sur une tout autre orbite, immuable, à l’abri de ce vent de désordre. Sandrine Delarue n’habitait pourtant pas une île déserte. Juste une petite ville de province, à quelque 300 kilomètres de la capitale. Le quotidien de cette jeune personne ? Imaginez le parfait chromo de la notabilité.
Papa notaire, un hôtel particulier en héritage, beaucoup de pièces vides, car pas de frère, pas de sœur, beaucoup d’ennui donc, du temps pour rêvasser.
Aucun souci domestique. La bonne Espagnole récure, frotte, brique, essuie. Il suffit en toutes circonstances de sonner. Les négligences, les relâchements et la paresse étaient ainsi toujours ménagés, du lever au coucher, du petit-déjeuner au dîner, chacune de ces ponctuations, servies invariablement à la même heure par la servante, vieille fille, dévouée, même si parfois un peu ronchon, de toute façon, mère gère avec fermeté l’intendance, maman ...
... responsable, consciente de ses responsabilités, grande ordonnatrice des thés, bridges, dîners et autres mondanités garantes de la réputation de la maison.
Un agencement sans aspérité, immuable, et d’autant plus précieux qu’il est impénétrable, inaccessible pour la plèbe envieuse. Un monde à la fois uniforme et cloisonné, parfaitement hermétique au mélange des classes et des genres ; depuis l’adolescence, la séparation des sexes est posée comme un prérequis. Je vous parle d’un temps où la pilule n’est pas encore légalisée. Il convient de protéger à tout prix les jeunes filles de la tentation du sexe, d’anticiper la faute, le scandale d’un enfant illégitime. Hors mariage, « la chose » est un péché mortel.
Voici donc Sandrine, confinée dans un cercle étroit de demoiselles bourgeoises, égocentriques, insouciantes et superficielles. Elle a 20 ans et un projet de vie tout tracé par papa-maman : se marier avec le meilleur parti possible. Ces charmantes donzelles n’envisageaient l’émancipation que comme une passation de pouvoir : quitter enfin l’autorité du père pour se soumettre à celle du mari.
Sandrine avait jeté son dévolu sur Philippe. Depuis quelques jours seulement, ils étaient concrètement amants, mais depuis un an, ils se fréquentaient en cachette des parents. Un long processus de rapprochement qui avait abouti à leur dépucelage respectif. Sandrine n’était pas une rebelle. La perte de sa virginité laissait intacte son honneur, sa respectabilité, car, elle ne doutait pas ...