La restauratrice de clystères en étain - Histoires de Sexe

La restauratrice de clystères en étain

... souvent ils sont pressés d’utiliser leurs acquisitions.
— Les adeptes du clystère ?
— Vous savez à quoi ça sert !
— Ben oui…
— Aujourd’hui, si vous voulez un lavement, vous avez le choix entre une poire en caoutchouc ou un suppositoire… alors que pour les sensations il n’y a rien de mieux qu’un vrai clystère en étain.

Je restais coi. J’étais surpris d’apprendre que des personnes utilisaient encore ce genre d’engins pour l’enfiler dans le fondement et administrer un lavement… Ma tête devait afficher mon scepticisme pour que la dite Pierrette reprenne :

— Y pas de honte à se faire du bien ou à se soulager… Vous seriez surpris de savoir combien de gens utilisent le système de lavement, sans compter les adeptes du clystère propre.
— Hein ! m’exclamé-je.

Sans me répondre, elle pose mon « pauvre » clystère sur son établi, puise une cigarette dans un paquet entamé, se la fiche au coin de la bouche et allume un bec à souder au gaz qui était en veilleuse sur le coin de l’établi. Tirant une longue bouffée, elle se retourne vers moi et me fait signe de la suivre.

Dans un coin de la pièce que je n’avais pas encore eu le temps d’inspecter se trouve une sorte de bureau, aussi encombré que le reste de l’atelier. Elle tire une chaise et un tabouret et m’invite à m’asseoir sur la chaise, un peu bancale.

— Regardez, ici j’ai plein de recettes du 17ème et 18ème siècle pour tous les maux de ventre possibles.

Et elle me tend une liasse de feuilles tapées à la machine, ...

... sorte de fiches de cuisine intime pour réaliser des remplissages de clystères.

Pendant que je feuillette rapidement les documents, elle tire à toute vitesse sur sa cigarette puis, l’écrasant dans un cendrier déjà débordant de mégots et de cendres, elle reprend sur un ton plus confidentiel.

— Mais peut-être êtes-vous un adepte du lavement sans cause médicale, autrement dit des clystères propres ?

Je cesse de tourner les feuilles, la fixe dans les yeux, l’air interrogateur.

— Allons, vous êtes choqué ?
— Heu… non, pas du tout… mais…

Je respire fortement pour reprendre contenance et faire le savant, mais je suis surtout intrigué : être adepte du lavement sans cause médicale ? Qu’est-ce que c’est que cette perversion ?

Alors Pierrette, toujours sur le ton de la confidence, tranquillement, me donne une longue explication.

En fait, certains hommes et femmes aiment se faire laver l’intérieur des intestins, soit pour le plaisir de recevoir entre les fesses de longs jets d’eau chaude et glissante, soit avant de pratiquer la sodomie, par une sorte d’hygiène. Mais nombre de ces personnes, esthètes, préférent utiliser les vieux clystères d’étain pour se faire administrer de tels traitements plutôt que des poires en caoutchouc ou des produits tout prêts vendus en pharmacie. Certains, aux dires de Pierrette, se donnent eux-mêmes le clystère, puisqu’il existe des modèles coudés permettant de s’auto-envoyer le contenu de la grosse seringue. Et de conclure :

— Voulez-vous ...