La restauratrice de clystères en étain
Datte: 06/11/2018,
Catégories:
fh,
inconnu,
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collection,
hsoumis,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
lavement,
init,
Auteur: Jeff, Source: Revebebe
La série de « 12 petits portraits entre amis » qui relataient quelques aventures estivales ayant rencontré un vif succès, j’ai donc décidé de reprendre ma besace pour aller « esbigner » des femmes dans différentes villes de France, en choisissant de préférence celles ayant un rapport avec un métier d’art connu ou moins connu… des métiers manuels… des femmes de mains (à moins qu’elles ne soient des femmes demain !)
Ainsi naît ici cette nouvelle série :" 12 portraits de femmes de mains… "
Peut-être en croisez-vous certaines, peut-être en ignorez-vous d’autres… mais toutes vivent et travaillent en France… À vous d’aller aussi à leur découverte…
C’est en me promenant sur le marché aux puces de Saint-Ouen que mon regard a été attiré par une forme cylindrique, grisâtre et relativement peu engageante. Au milieu d’un tas d’objets mis en vrac dans une vieille panière, à moitié caché par la foule de ses congénères, il était là. Objet dérisoire, presque comique dans son utilisation d’un autre temps, abandonné par l’homme ingrat des services rendus à son époque. Il n’avait plus de manche et l’embout était aplati. Pauvre clystère. Car c’était bien un clystère, grosse seringue en étain qui servait dans le temps à administrer des lavements à de nombreux malades, soulageant ainsi leurs vicissitudes intestinales ou leurs paresses matinales. Il fut l’objet de toutes les attentions du corps médical au temps de Molière, qui l’a d’ailleurs raillé à de nombreuses reprises. Je m’emparai ...
... du lourd corps oblong, le soupesai et en vérifiai les estampilles et les poinçons avant d’aller, d’un pas ferme et décidé, en marchander le prix.
— Z’êtes collectionneur ? me demanda l’obligeant marchand.
— Un peu…
— C’est quoi, un peu ?
— Ben, j’en ai déjà une petite dizaine…
— Alors, vous êtes collectionneur.
Après avoir accepté de me faire un rabiot sur le prix, il m’indiqua une adresse où je pourrais le faire remettre en état. Car, il faut bien l’avouer, tel que je l’achetais il ne pouvait guère être présenté dans une vitrine.
……………..
Mon clystère sous le bras, enveloppé dans un morceau de papier journal, j’arpentais quelques jours plus tard la rue des Francs Bourgeois, dans le quartier du Marais où existent encore de nombreux métiers d’arts en perdition , voire en extinction, pour certains d’entre eux. Le pucier de Saint-Ouen m’avait donné non seulement l’adresse mais y avait ajouté un petit clin d’œil de connivence. Mais j’avais fait le connaisseur, remettant à plus tard mes questions sur le sous-entendu de cette œillade dont le sens m’échappait totalement.
L’échoppe indiquée était au fond d’une arrière-cour, dans un coin sombre d’une ancienne maison de maître, dominant largement l’espace au-dessus de moi et formant une sorte de puits où la lumière d’hiver ne parvenait qu’à grand-peine et où il faisait nuit plus de la moitié du temps. Les vitres qui formaient la devanture étaient plus que douteuses, recouvertes d’une pellicule de poussière grisâtre ...