1. Seconde chance


    Datte: 09/02/2018, Catégories: fh, Collègues / Travail Oral Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    ... repliait. Elle n’osait pas. Et puis personne ne le lui a vraiment proposé.
    
    Dans le métro il y a bien eu ce mec qui est venu se coller à elle et lui faire du plat, mais il était petit, gros, laid, et il puait la sueur. N’importe quel mec, quand même pas.
    
    Pour la première fois depuis longtemps elle est habillée en « femme ». Un maquillage léger, une jupe légère au-dessus des genoux. Ces vêtements qui étaient enfouis sous une pile de frusques sont bien plus de son âge, plus sexy. Elle se sent un peu à l’étroit dans ce soutien-gorge Aubade qu’elle n’avait pas porté depuis plusieurs années ; mais sous ce chemisier transparent, c’est du meilleur effet. Sa culotte brésilienne en dentelle blanche est également un peu juste. Et ça picote entre les cuisses.
    
    On est samedi. Solange va faire un tour au marché. Habituellement, elle ne vient pas et préfère faire ses courses au supermarché. Si elle est venue aujourd’hui, c’est parce qu’elle espère y faire une rencontre. Son patron est un habitué. Il vient chaque samedi. Il le lui a assez répété à l’époque à laquelle il espérait encore la mettre dans son lit.
    
    Elle tourne et retourne depuis près d’une heure, attirant les regards des hommes à l’affût d’un petit cul qui passe. Ces regards qu’autrefois elle abhorrait lui confirment qu’elle n’est plus la même. Il suffisait de quelques ajustements vestimentaires et d’une apparence plus sexy pour que tout à coup on la prenne pour quelqu’un d’autre. Mais à l’intérieur, elle n’a pas ...
    ... changé : sa colère est intacte, une colère sourde et définitive contre son mari, et contre les hommes en général. Son âme les indiffère : c’est son cul que les intéresse, et la taille de ses seins, et sa bouche quand elle suce, et se chatte quand elle mouille. Quelle horrible réalité !
    
    Enfin elle le trouve. De profil devant l’étal d’un poissonnier, il passe commande. Il a déjà les bras bien chargés de sacs pleins. Elle contourne l’étal pour se retrouver en face de lui, faisant mine de s’extasier devant l’offre alléchante de produits frais. Elle relève la tête comme machinalement. Il la voit, lui sourit, et lui fait un petit signe de la main. Elle lui rend son sourire et un petit geste, et baisse à nouveau le regard vers les poissons.
    
    « Va-t-il venir ? » se demande-t-elle. La réponse arrive rapidement. Une main sur son épaule, une bise chaleureuse, l’expression de quelqu’un qui est véritablement ravi de la voir, qui la complimente sur sa forme, sur son air « frais ». Ils parlent quelques minutes du marché, des camelots, de la crise économique, du beau temps.
    
    « L’apéro ? Pourquoi pas, Patrick, mais rapidement. Il fait si beau aujourd’hui. Oui ravie. Allons-y. »
    
    Installée avec lui à cette terrasse où Solange avait réalisé qu’elle mourait doucement avant de se prendre enfin en main, elle se dit que c’est comme un signe du destin. La dernière fois qu’elle s’était installée là, personne ne l’avait regardée. Elle était défraîchie et « tue l’amour ». Aujourd’hui elle se sent ...
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