1. Et si les grands magasins... / Le dépôt


    Datte: 16/10/2018, Catégories: fh, magasin, amour, tutu, poésie, Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe

    ... réponse, un grand sourire et rien d’autre.
    
    Ces courses le long des couloirs, des escaliers mécaniques impriment une drôle de rythmique au désir. Commencer, ne pas pouvoir finir, se retrouver dans le vide de l’inassouvi alors que tout est là, à portée de main, c’est étrange, et à la fois excitant. Cela nous bascule dans l’urgence, ne plus réfléchir, agir, sentir la peau, l’odeur, la chaleur, ouvrir grand ma robe, ne plus supporter ces barrières textiles, non, vouloir la chair et rien d’autre, t’enlever ta chemise, faire glisser ton pantalon une seconde fois, te voir presque nu, enfin ! Moi qui n’aime rien tant que la nudité, et la fragilité et la force qui l’accompagnent.
    
    Nos mains sont empressées, volubiles, des ailes de papillon, douces, légères. Et l’espace devient fournaise, la climatisation n’y fera rien. Je te fais goûter le bout de mes doigts, je veux l’onctuosité de ta salive pour les glisser au cœur de toi, parce que je les aime, tes fesses, elles m’inspirent. Je me retrouve agenouillée comme dans une prière, j’exauce mes vœux, je suce ta belle queue pleine de vigueur, je faufile mes doigts au chaud de ton cul, et j’entends ces soupirs que j’aime tant, et je continue, plus fort, plus loin, à la gober tout entière, et mes doigts se font plus nombreux…
    
    Je suis aux anges, je te fais voyager chez les anges. Un rien pervers, certes.
    
    Et le ballet de ma bouche et de mes mains se continue en un tango endiablé. Tu me relèves un peu brutalement, ne pas jouir tout de ...
    ... suite, tu me retournes, tu m’inclines, je me soumets, tu lèches de la pointe de ta langue le creux de mes fesses. Je me sens clouée, irradiée par ce petit bout de chair humide, je ne souhaite plus qu’une seule chose, et tu t’exécutes sans que j’aie rien demandé, tu m’encules, tu t’enfonces dans mon intime, tu vas et tu viens…
    
    Je ne voudrais plus que cela cesse, je pourrais hurler ma jouissance à ce moment précis. Je sens tes mains accrochées à mes hanches et c’est toi qui me glisses sur ta queue, c’est à mon corps que s’imprime le rythme de ton désir. Je me laisse faire, poupée de chiffon, jouet de mon propre délire de chair. La cadence devient effrénée, nos deux corps se percutent, je deviens fontaine.
    
    Et tu jaillis au fond de moi en saccades souveraines.
    
    Il nous reste ce si beau sourire d’après l’amour, cette peinture sur la peau qui dit le plaisir.
    
    Je ne crois pas que nous ayons prononcé une seule parole. Un tour aux lavabos, se rafraîchir les idées, un dernier petit café pour prendre le temps de parler.
    
    Et nous voilà repartis, chacun de notre côté, auprès de l’amour de notre vie.
    
    Quel endroit de luxure absolue, un lieu où tout devient animal, pulsionnel, obligé…
    
    Il me fait rêver avant que tu n’aies relaté ta nuit, j’aimerais tant t’y voir, te caresser parmi la forêt d’autres mains, t’observer à loisir. Un paradis aux allures d’enfer.
    
    La dépravation jusqu’à l’ultime est finalement très belle pour moi, parce que l’on s’y donne, s’y adonne, s’y perd, ...